Accident maritime au large de Dakar : les premiers éléments de l'enquête

Le tanker a subi quatre explosions

Comme le montrent des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, la poupe de ce bateau long de 183 mètres est à moitié engloutie, ce qu’a confirmé l’armateur, évoquant « une entrée d’eau dans la salle des machines ». Alors que le Mersin avait appareillé le 21 août de Taman – un port situé près du détroit de Kertch, qui sépare la Russie continentale de la Crimée –, une attaque orchestrée par l’Ukraine fait partie des hypothèses étudiées. Si la cellule de crise qui a été installée dès les premières heures après l’annonce de l’accident poursuit son travail pour tirer cette affaire au clair, le doute persiste sur la cause exacte du choc.

Seulement, les premiers éléments de l’enquête venant de la Turquie indiquent que le tanker a subi des explosions externes, ce qui a endommagé le navire provoquant une voie d’eau dans la salle des machines. «Le navire, le Mersin, était au mouillage près de Dakar lorsque les quatre explosions se sont produites à 23 heures 45 minutes GMT le 27 novembre 2025, provoquant l'entrée d'eau de mer dans la salle des machines, a déclaré le responsable», a déclaré, hier lundi 1er décembre 2025, la compagnie maritime Besiktas dans un communiqué concernant la situation du tanker Mersin.

Après cet accident produit au milieu de la nuit, alors que le bateau était au mouillage dans la rade extérieure du Port autonome de Dakar, à la position 14°36'29.51" N et 17°16'45.76" W, à 9,3 nautiques, les responsables du navire ont rappelé qu’une réaction rapide a été apportée aux 22 membres de l’équipage.  «La situation a été immédiatement maîtrisée et nous confirmons que tous les membres de l’équipage sont sains et saufs. Il n’y a ni blessé, ni perte de vie humaine, ni pollution», a précisé la compagnie maritime turque. 

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«La cause des explosions n’est pas encore claire»

Aujourd’hui, si la cause exacte des explosions n’est pas encore déclarée - mais que d’aucuns cherchent à lier cet accident aux frappes des drones navals ukrainiens qui ont attaqué dernièrement deux pétroliers sous sanctions en Mer Noire près des côtes turques alors qu’ils se dirigeaient vers un port russe pour charger du pétrole - la compagnie maritime Besiktas Shipping informe qu’elle travaille en pleine coopération avec les assureurs et les autorités sénégalaises, gérant les conséquences de l’incident et soutenant les enquêtes techniques et médico-légales. «Le navire demeure sûr et stable, et ne présente aucun danger pour la navigation ou la sécurité de son environnement. Nous attendons les conclusions de l’enquête pour connaître la cause des explosions», ajoute la compagnie maritime. 

Dans une immobilité lourde de menaces depuis la nuit du 27 au 28 novembre 2025, le pétrolier Mersin construit en 2009, d’une longueur totale de 183 mètres, d’une largeur de 32,2 mètres et d’un poids mort de 50 122 tonnes, battant pavillon panaméen et propriété de la société Beşiktaş Denizcilik, dérive tout droit aux portes de la capitale avec 30 000 tonnes de carburant à bord. Une véritable charge explosive et toxique suspendue au-dessus de l’océan, menaçant la vie de millions d’espèces aquatiques.