Les envois de fonds vers les pays en développement ne devraient augmenter que de 1,4 % en 2023, contre 8 % en 2022, révèle un rapport conjoint de la Banque mondiale et de Knomad. Cela s'explique par le fait que la croissance du PIB dans les pays riches poursuit son ralentissement (à seulement 0,8 % en 2023), réduisant encore les avantages salariaux des migrants.
Si les envois de fonds devraient croitre en Amérique latine et dans les Caraïbes, grâce à un marché du travail solide, en Afrique subsaharienne, la croissance sera faible (+1,3 %).
Une bouffée d’oxygène pour les économies africaines
Selon le rapport, l’augmentation des flux d’envois de fonds vers la région a soutenu les comptes courants de plusieurs pays africains. Si l’on prend l’exemple du Sénégal, le compte des revenus secondaires s’est renforcé en 2022 grâce aux envois de fonds des travailleurs émigrés.
Les flux d’envois de fonds vers l’Afrique subsaharienne étaient presque deux fois plus importants que les flux d’investissements étrangers, et relativement plus stables, en 2022.
Les pays les plus tributaires des envois de fonds en proportion du PIB sont la Gambie, le Lesotho, les Comores et le Cap-Vert.
Des frais de transfert toujours chers
Par ailleurs, le rapport déplore que l'Afrique subsaharienne reste la région où les frais d'envoi de fonds restent les plus élevés. Les expéditeurs ont dû payer en moyenne 8,0 % pour envoyer 200 dollars vers les pays africains au quatrième trimestre 2022, contre 7,8 % un an plus tôt. Cependant, l’Afrique francophone est le meilleur élève. Les transferts du Sénégal vers le Mali, de la Côte d’Ivoire vers le Mali, de la France vers le Sénégal, sont parmi les moins chers.