Le 1er novembre en France est synonyme de cimetières fleuris, de chrysanthèmes et de recueillement. A cette même période, à des milliers de kilomètres au Mexique, on assiste à une explosion de couleurs, de musique et de festivités. Les cimetières se transforment en lieux de pique-nique géants, la Catrina est à l'honneur et le pan de muertos est servi pour accueillir les âmes des défunts. Tandis que la Toussaint est une commémoration, le Día de Muertos (Jour des Morts) est une célébration. Cette grande différence révèle de notre propre tradition.
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Comment expliquer cela ? Après avoir instauré la fête de la Toussaint, l'Église a très vite considéré qu'il fallait y accoler un nouveau jour de célébration afin de prier pour les personnes décédées qui ne sont pas encore entrées dans l'au-delà. Il a donc été décidé que ce jour d'hommage à l'ensemble des défunts chrétiens aurait lieu le lendemain de la Toussaint, soit le 2 novembre. C'est donc à cette date que l'Église célèbre officiellement la Commémoration des Défunts (ou Jour des Morts). Ce n'est qu'à partir du XIIIe siècle que ce second jour de fête est entré définitivement dans le calendrier liturgique romain. Un point de détail largement méconnu dans nos sociétés contemporaines, qu'il est néanmoins utile de rappeler. Vous saurez tout dans notre dossier, en commençant par les origines.
Quelle est l'origine de la Toussaint ?
A l'origine, la Toussaint est une création de l'Eglise catholique, qui n'est jamais mentionnée dans la Bible. La Toussaint, fête de tous les saints, a été créée par le pape Boniface IV, en 610 de notre ère. Le pontife voulait ainsi honorer la mémoire des martyrs parmi les premiers chrétiens. En effet, les convertis à cette religion monothéiste furent massacrés par les Romains au début de notre ère. A partir du IVe siècle, les chrétiens avaient rendu des hommages posthumes à ces premiers croyants, exaltant leur courage et échangeant leurs reliques.
La création d'une fête commune permettait à la hiérarchie catholique de regrouper toutes ces célébrations non-officielles. Depuis, le 1er novembre, les catholiques célèbrent ainsi la Toussaint. Ce jour-là, les croyants fêtent tous les martyrs et saints de la chrétienté, connus et inconnus. Les saints sont des personnes remarquables, données en exemple pour leurs actions. Pour devenir saint, il faut avoir accompli des miracles ou des actes particulièrement vertueux aux yeux de l'Eglise, qui peuvent engager une procédure de canonisation. Comme rappelé au début de cet article, ce n'est donc pas, en théorie, le 1er novembre que nous devrions aller fleurir les tombes de nos proches défunts. Le 2 novembre est en effet, dans le calendrier liturgique, le jour officiel d'hommage à l'ensemble des défunts chrétiens.
Pourquoi la Toussaint est un jour férié ?
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La Toussaint fait partie des 11 jours fériés reconnus dans l'Hexagone et figure dans l'article L3133-11 du Code du travail. Avant la Révolution française, on comptait près de 50 jours fériés religieux en France, parmi lesquels la Toussaint. Afin de réduire l'influence du catholicisme et par souci d'efficacité économique, ils seront supprimés avec l'avènement du calendrier révolutionnaire, qui entrera en vigueur le 6 octobre 1793 (ou 15 vendémiaire de l'an II de la République). Dans les villages, on se prête de mauvaise grâce à ce nouvel état de fait et l'on continue de chômer le jour de la Saint-Jean ou de la Toussaint. En 1802, Napoléon rétablit quatre jours fériés religieux, un par saison : Noël en hiver, l'Ascension au printemps, l'Assomption en été et la Toussaint en automne. Malgré son anticléricalisme, la IIIe République ne reviendra pas sur cet héritage religieux. La crise pourrait, en revanche, remettre en cause l'existence de certains jours fériés religieux : en 2012, le Portugal a supprimé la Toussaint de sa liste de journées chômées...


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