Le mystère du décès du tailleur levé
L'affaire K. D., du nom du jeune tailleur qui avait mortellement chuté de la terrasse du 3e étage d’un immeuble sis au quartier Montagne de Louga, dans la nuit du 15 au 16 janvier 2025, connait un nouveau développement. La police, qui a hérité de ce dossier ultrasensible, a percé le mystère entourant ce décès.
La perquisition des enquêteurs sur la terrasse du 3e étage de l’immeuble où se trouvaient le défunt et un de ses amis, a porté ses fruits. Dans la mesure où des effets personnels notamment une chaussure, un téléphone portable et d’autres objets ont été trouvés sur les lieux.
Le propriétaire du téléphone de marque «Samsung» arrêté
Une analyse minutieuse de cette renversante découverte a permis aux limiers-enquêteurs de se faire très vite une religion sur la complexité et la délicatesse de l’affaire qu’ils ont en main. Ces objets ont été exploités par la suite, par les policiers qui ont finalement tendu un piège au nommé M. S, le propriétaire du téléphone de marque «Samsung», abandonné sur les lieux du drame. Ce dernier qui avait composé son propre numéro de téléphone le lendemain est tombé sur un policier.
Celui-ci l’a mis en confiance en lui faisant croire avoir ramassé le téléphone avant de lui fixer un rendez-vous à quelques encablures du commissariat central. Ne se doutant de rien, M. S. qui a déféré à la convocation, a été arrêté par un policier en civil.
Des aveux
Conduit sous bonne escorte dans les locaux de la police, ce basketteur a été entendu sur procès-verbal. Face aux enquêteurs, il a pris son courage à deux mains pour revenir sur sa relation douteuse avec le défunt : « Dans la nuit du 15 au 16 janvier, Khadim Dioum m’a appelé au téléphone aux environs de 21 heures pour me demander de le rejoindre dans son appartement sis au 2e étage d’un immeuble. Quand je suis arrivé, il m’a invité à le suivre sur la terrasse (…). A peine ai-je posé mon téléphone que deux individus sont venus nous trouver sur la terrasse. Pris de peur, j’ai pris les escaliers pour descendre très rapidement. J’ai abandonné mon ami sur les lieux et il était seul avec les deux individus en question. Cependant, dès que j’ai franchi le seuil de la porte principale de l’immeuble, j’ai vu Khadim Dioum était allongé sur le sol…»
La victime aurait sauté de son propre gré
Poussant leur enquête, les limiers se sont lancés aux trousses des deux dernières personnes citées par le jeune homme, placé en garde-à-vue. Il s’agit des nommés M. G. et A. D. Ces derniers qui logeaient dans l’immeuble, ont été convoquées à la police. Entendu, M. G. a donné sa version des faits : «Cette nuit-là, aux environs d’une heure du matin, lorsque j’ai entendu des bruits sur la terrasse, j’ai demandé à mon voisin, A.D. de m’y accompagner. Quand nous sommes arrivés sans faire de bruit, nous sommes tombés sur deux hommes en position très compromettante. L’un d’eux a pris la fuite en prenant les escaliers. Je les ai poursuivis car je voulais appeler le policier qui partage l’immeuble avec nous. En cours de route, A.D. m’a appelé pour m’informer que le jeune homme a sauté dans le vide. Je précise que le jeune M.S. est descendu avant que son ami ne chute…».
Entendu à son tour, A.D., qui se trouvait seul avec le jeune tailleur, a déclaré lui aussi que «ce dernier a sauté de son propre gré…». «Certes, je suis le dernier à descendre de la terrasse, mais je n’ai pas touché à cet individu. Il a profité de mon moment d’inattention pour sauter et je l’ai vu allongé au sol dans la rue…».
Après bouclage de l’enquête préliminaire, les limiers ont déféré les nommés M. S. et A. D. pour meurtre. Après son face à face avec le juge d’instruction, M.S. a été inculpé pour acte contre nature et non-assistance à personne en danger, puis envoyé en prison. Plus veinard, son camarade d’infortune, A.D. a été libéré.