Cette date coïncidera avec les élections qui pourraient voir l'ANC perdre la majorité pour la première fois de son histoire, selon certains sondages. Une telle défaite gâcherait cette séquence souvenirs. Surtout, elle rappellerait aux dirigeants de l'ANC que surfer sur l'image de Nelson Mandela ne fait plus le même effet 30 ans après. En novembre 2022
un rapport mettait en cause son successeur lointain Cyril Ramaphosa soupçonné d'avoir caché plus de 500 000 dollars, non déclarés et à l'origine trouble, dans le canapé de sa ferme de Phala Phala, enfreignant ainsi plusieurs lois.
L'Anc son parti a volé à son secours. Le président sud-africain fait penser à son prédécesseur Jacob Zuma champion de la corruption et des excès. L’héritage de Mandela est à terre. Madiba qui repose en paix est salué partout. La planète entière continue de pleurer cet homme multidimensionnel.
Des géants décideurs aux simples anonymes. Tous sont unanimes et s’inclinent devant la clairvoyance, la combativité de ce grand Africain qui a rendu toute sa dignité au continent noir en mal de repères. Acculé et bousculé, il a résisté et a gagné.
Avec le triomphe modeste. Car, délesté de ses chaînes, le septuagénaire a sillonné le monde pour remercier ses souteneurs, qui, pendant la longue nuit de la réclusion, ont plaidé sa cause. Comble du bonheur ou de la complexité humaine : Ceux-là mêmes qui le reléguaient parmi les "terroristes", ont fini par dérouler le tapis rouge pour lui, avec le zèle des convertis. Il fait partie des meilleurs de ce monde.
Une icône qui dépasse de loin les frontières de l’Afrique du Sud qu’il a défendu de toute sa force, avec la hargne d’un vrai guerrier. « Je ne suis pas un saint », répétait-il avec conviction dans « Conversations avec moi-même », œuvre publiée en 2010.