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Crise politique au Sri Lanka : le président en fuite !

Des milliers de manifestants sri-lankais ont pris d’assaut le palais présidentiel ce samedi 9 juillet, contraignant le président Gotabaya Rajapaksa à la fuite.
Sri Lanka, le président va démissionner, son palais envahi
Sri Lanka, le président va démissionner, son palais envahi

On le sentait venir. C’est fait. Ces derniers mois, le Sri Lanka fait face à une grave crise marquée par des pénuries (Gaz, essence, médicaments, nourriture…). Mais la situation a connu un point de non-retour ce samedi 9 juillet. Environ 10 000 manifestants ont pris d’assaut la résidence du président Gotabaya Rajapaksa, située à Fort, quartier central de Colombo, pour réclamer sa démission, le contraignant à la fuite. La maison du Premier ministre, Rnail Wickremesinghe, qui a également démissionné, a été en partie incendiée.

Gotabaya Rajapaksa, président déchu du Sri Lanka

Gotabaya Rajapaksa, président déchu du Sri Lanka

La demande faite aux habitants de rester chez eux jusqu’au 10 juillet pour économiser du carburant a mis le feu aux poudres. Sur les réseaux sociaux, des images impressionnantes circulent, montrant les manifestants occuper le palais, se baigner dans la piscine et même s'allonger sur le lit du président en fuite.

Baignade présidence Sri Lanka

Baignade présidence Sri Lanka

D’importantes manifestations étaient régulièrement organisées dans le pays. En raison de la gravité de la situation, les forces de l’ordre avaient imposé un couvre-feu pour étouffer les rassemblements avant de faire machine arrière face à la menace des partis d’opposition, des militants des droits humains et le barreau du pays d’intenter des poursuites contre le chef de la police.

Selon le quotidien canadien Le Devoir, le pays « est entré depuis le début de l’année dans la pire crise économique depuis son indépendance, en 1948, ce qui entraîne des pénuries en cascade et un appauvrissement de ce pays asiatique émergeant de 22 millions d’habitants ».

Vendredi, les forces de l’ordre avaient imposé un couvre-feu pour tenter de décourager les protestataires de descendre dans la rue

Vendredi, les forces de l’ordre avaient imposé un couvre-feu pour tenter de décourager les protestataires de descendre dans la rue

Cette crise s’explique par plusieurs facteurs. D’abord, le secteur touristique est quasiment à l’arrêt en raison des attentats contre des églises en avril 2019 et la pandémie de COVID-19. En manque de devises étrangères, le régime était dans l’incapacité de payer ses dettes, contractées auprès de pays comme le Japon et la Chine. Ensuite, le président Rajapaksa réduit les taxes en 2019, entraînant une perte fiscale estimée à 2 % du PIB.

« Pour assurer une transition pacifique, le président a dit qu’il allait démissionner le 13 juillet », a déclaré le président du Parlement, Mahinda Abeywardana. Par ailleurs, on ne saurait dire où se trouve le chef de l’État.

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