« L'armée française n'a pas à se substituer au non-travail de l'État malien », « il faut que l'État revienne partout avec sa justice, son éducation, sa police »… Les mots d'Emmanuel Macron avaient évidemment de quoi déplaire aux autorités maliennes. Quelques heures plus tard, l’ambassadeur de France dans le pays, Joël Meyer, était donc convoqué par le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop, qui a dénoncé des propos « inamicaux » et « désobligeants », « de nature à nuire » aux relations entre les deux pays. Abdoulaye Diop a donc appelé la France à « éviter les jugements de valeurs » et à « se concentrer sur l’essentiel : la lutte contre le terrorisme au Sahel ».
Le ministère n’a pas souhaité donner davantage de détails sur la teneur de cette critique, mais c’est là un palier supplémentaire dans l’escalade en cours. Les ministres Florence Parly et Jean-Yves Le Drian côté français, le Premier ministre Choguel Maïga côté malien, avaient déjà eu récemment des mots très virulents. L’arrivée dans l’arène du président français et la réponse du ministre malien des Affaires étrangères marquent une nouvelle étape dans cette brouille qui mêle, depuis des semaines, des questions sécuritaires aux enjeux de coopération multilatérale et de souveraineté nationale.
Avec Rfi