320 cas de tuberculose recensés en six mois à Guédiawaye
La tuberculose continue de sévir dans la banlieue dakaroise. Dans les deux districts sanitaires particulièrement exposés de Pikine et Guédiawaye, Plus de 500 cas de tuberculose ont été recensés au premier trimestre 2025 dans les districts sanitaires de Guédiawaye et Pikine, selon les données recueillies lors d’une visite de presse organisée par l’Association des journalistes en santé, population et développement (Ajspd). Le district de Guédiawaye arrive en tête avec 498 cas en six mois.
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Devant les journalistes, le superviseur communautaire du Programme national de lutte contre la tuberculose (Pnlt) à Guédiawaye, Abdoulaye Diouf a rapporté que 320 cas ont été recensées pour le seul deuxième trimestre 2025. À ce chiffre s’ajoutent les 178 cas notifiés au premier trimestre, selon les précisions du Dr Diop, médecin-chef du district sanitaire, contacté par L'Observateur.
900 cas de TB enregistrés en 2024
En 2024, plus de 900 cas ont été enregistrés, dont 670 formes bactériologiquement positives (les plus contagieuses).Dr Diop attribue cette persistance de l’épidémie à un faisceau de facteurs aggravants : une densité humaine extrêmement élevée (environ 32 000 habitants par km²), la précarité, la promiscuité, mais aussi l’ignorance, la stigmatisation sociale et un accès limité à l’information et aux soins.
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200 cas à Pikine en six mois
A Pikine, la situation est tout aussi préoccupante. Selon Ndèye Marie Diagne, infirmière au centre de santé Dominique et point focal tuberculose du district, 200 cas ont été diagnostiqués et mis sous traitement. Les données du premier trimestre n’ont pas été précisées, mais la tendance semble converger avec celle observée à Guédiawaye.
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Un chiffre provisoire, susceptible d’augmenter dès la consolidation complète des données du district de Pikine.Face à cette résurgence de la maladie pour le ministère de la Santé est de dépister annuellement 1 175 cas à Guédiawaye correspondant à une incidence cible de 304 cas pour 100 000 habitants. Seulement 43% de cet objectif a été atteint. Un résultat à double lecture : s’il traduit une intensification du dépistage, il rappelle aussi la vigueur persistante de l’épidémie dans les zones urbaines défavorisées.
Devant la menace sanitaire, les professionnels de santé insistent sur l’implication indispensable de la presse. «Informer, c’est déjà soigner», affirment-ils. Ils appellent à la diffusion de messages vérifiés, à la mise en lumière des initiatives de santé publique et à la vigilance face à la désinformation, aux charlatans et aux discours magico-religieux. Car dans le combat contre la tuberculose, l’information reste une arme de santé.