Si c’était le constat d’une opposition ou d’une Société Civile « réduites à leur plus simple expression », on aurait trouvé à redire. Mais point de doute possible. Ces hommes à la tête d’importantes structures publiques sont épinglés par la Cour des comptes. Malgré les recommandations du président, il y a des raisons d’être pessimistes. L’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), « créé pour les gouvernants actuels », pour reprendre le mot du président de la République ne sert plus à grand-chose. Sa première présidente Nafi Ngom Keïta a été « défenestrée ». Elle se montrait trop audacieuse devant les indélicats.
Sa remplaçante Seynabou Ndiaye Diakhaté a été brave. Des enquêtes et des rapports bien ficelés, bien menés sont rangés sans suite. Celui qui le remplace est un ancien Procureur de la République. Serigne Bassirou Gueye n’a pas bonne presse. Hélas. La logique voudrait que les mis en cause répondent de leurs turpitudes. Mais un passé très récent a assez démontré que les rapports si «explosifs» soient-ils sont rangés sans suite.
Si l’Inspection Générale d’Etat (Ige) de même que l’Agence de régulation des marchés publics (Armp) ne font plus peur aux « dilapideurs », qu’en sera-t-il de la Cour des Comptes, aussi entièrement sous le contrôle du Chef de l’Etat qui a publiquement déclaré avoir mis le coude sur certains dossiers relatifs à la traque aux biens mal acquis ? Nous sommes malheureux de l’admettre. Tout porte à croire que rien de grave n’arrivera aux nouveaux saboteurs de la République.