Dans un contexte crise sécuritaire et alimentaire mondiale où les pays africains sont en proie au prix élevés des céréales importées de Russie et d’Ukraine, le Zimbabwe a annoncé entrer dans le cercle très fermé des pays autosuffisants en blé. Ce pays de l'Afrique australe a enregistré une récolte de 375 000 tonnes de blé en 2022. Par conséquent, il n’a plus besoin d’en importer, du moins pour le moment.
Une politique bien planifiée
Ce résultat est le fruit d’une bonne politique agricole. Les autorités ont misé sur d’importants investissements visant à soutenir l’une des cultures phares du pays. En effet, le blé représente environ 5% du Produit Intérieur Brut agricole du Zimbabwe.
Tout commence en octobre dernier quand le gouvernement du président Emmerson Mnangagwa « a lancé un fonds de développement de l’irrigation des petits exploitants agricoles d’une valeur de 20 millions de dollars US. Mis en œuvre à partir de janvier 2023, ce dernier sera aussi alimenté par l’aide financière de 961 millions de dollars allouée par le Fonds Monétaire International au Zimbabwe au titre des droits de tirage spéciaux (DTS) accordés par l’institution à ses membres », indique Africa News.
Une politique de distribution d’engrais et d’achat des récoltes pour les agriculteurs appelée a été également mise en place par les autorités locales à travers l’organisme public Grain Marketing Board (Office de commercialisation des céréales).
Il reste un long chemin à faire pour les autres cultures
Malgré cette autosuffisance en blé, les autres pans du secteur agricole du pays doivent encore progresser pour atteindre la moyenne africaine. Le Zimbabwe peine toujours à satisfaire ses besoins domestiques en maïs, céréale la plus consommée dans le pays.
Signe que le chemin à parcourir est encore long, le Grain Marketing Board a du mal à payer les agriculteurs, même si le gouvernement a donné des assurances et promis de débloquer des fonds d'urgence.
Enfin, ce bilan, aussi mitigé soit-il, doit inspirer d'autres pays africains pour que la souveraineté alimentaire ne soit plus un simple slogan creux, comme on sait le faire en Afrique.