Au courant du mois de novembre 2022, le trésorier de la société AST Africa Satellite Télévision a remarqué que leur agence qui se situe aux Maristes ne faisait plus de remontée des comptes. La cheffe de ladite agence a aussi fait cette remarque en apercevant qu’un approvisionnement de 9 millions FCFA n'a pas été répertorié alors que le responsable de la caisse de transfert de l’agence des Maristes, M Dièye, avait signé l’avoir reçu.
Mais il ne l’a pas versé. L’enquête interne ouverte a porté ses fruits car un trou de 100 millions a été décelé par les experts et les 61 millions imputés à M. Dièye. D’où sa comparution hier au tribunal de grande instance de Dakar statuant en flagrant délit pour abus de confiance. Le responsable de la caisse de transfert de l'agence des Maristes, M Dièye, a contesté le montant avancé.
Selon lui, le préjudice est de 13 millions. «Au courant du mois de novembre, il y a eu un approvisionnement de 9 millions. J'ai pris ladite somme en versant 5 millions à un certain Diabira qui m'avait promis de me trouver un visa Canada. Il venait régulièrement à l'agence et je lui remettais l'argent inconsciemment. Sur certains reçus, il n'y a pas ma signature. On me demandait d'approvisionner d'autres agences.
En plus, la vérification est journalière pour la caisse de transfert», s’est-il dédouané. D’après le représentant de AST Africa satellite télévision, le mis en cause avait reconnu son forfait. «Il a avoué et m’a remboursé 3 millions en promettant de me verser le reste. Le préjudice dépasse 100 millions», a-t-il précisé. Abondant dans le même sens, Me Alassane Abou Diallo indique que le prévenu a reçu des sommes d’argent mais il ne les a pas mentionnées dans la fiche journalière.
« Il a plusieurs signatures. À l'enquête, il a dit combien il a remis à Diabira. Il s'est octroyé des prêts et a joué au Pari-foot. Lorsqu'un de ses collègues lui a demandé de l'argent, il lui a fait savoir qu’il avait tout mangé et gaspillé », soutient Me Diallo. La robe noire réclame 61 millions en guise de dommages et intérêts.
Pour sa part, le délégué du parquet dira que le mode opératoire du prévenu est extrêmement dangereux. «Imaginez tous les agents qui travaillent à l'entreprise qui peuvent se retrouver avec des cessions de paiement», a-t-il signifié. Pour la répression, il a requis un an ferme. Ne partageant pas cet avis, Me Baba Diop pense que le procureur a été sévère. «Je n’ai jamais vu un préjudice qui a varié six fois à la police. Mon client n'a pas un train de vie qui fait penser qu'il a pris tout cet argent», a fait remarquer Me Diop qui plaide la clémence en faveur de son client.
Finalement, le prévenu a été déclaré coupable et condamné à 6 mois de prison ferme. Une expertise a été ordonnée afin de déterminer les dommages et intérêts.