Selon Antoine Huss, directeur régional pour l’Afrique de l’Ouest et l'Afrique centrale francophone à l'Institut Tony Blair, les investisseurs savent que « l’Afrique subsaharienne est une zone à forte croissance, où les entreprises vont se développer et prospérer au cours de la prochaine décennie. Son potentiel est énorme et son marché de consommateurs issus des classes moyennes est en pleine expansion ».
C’est fort de ce constat que le Royaume-Uni, à travers la diplomatie économique, investit massivement dans cette région alors que traditionnellement l’Afrique subsaharienne francophone n’était pas sa zone d’influence.
Plus généralement, l’expert estime que « Les marchés africains sont dynamiques. Ils ont tous un impératif : créer des emplois et avoir des retombées socio-économiques significatives afin de satisfaire une jeunesse en plein essor. Pour la plupart des chefs d’État africains, obtenir rapidement de tels résultats tout en adaptant leurs économies à la reconfiguration des chaînes d’approvisionnement mondiales et à la transition énergétique est une tâche ardue ».
Antoine Huss pense que le secret derrière cet intérêt pour l’Afrique subsaharienne réside dans trois paramètres : l’innovation, l’équité économique et la saine concurrence.
Il donne les exemples des pays suivants :
Togo (passeport santé reconnu par l’Union européenne et projets innovants dans le domaine culturel, dans l’hôtellerie et dans l’immobilier) ;
Sénégal (carte de santé « intelligente » et fabrication de médicaments de classe mondiale) ;
Côte d’Ivoire (relance de l’industrie textile avec un accent mis sur la durabilité et la traçabilité) ;
Gabon et la RD Congo (capacités d’absorption du carbone de leur forêt tropicale ainsi que de leur extraordinaire biodiversité) ;
Burkina Faso (secteur bancaire en pleine expansion) ;
Niger (transformation agroalimentaire et énergies renouvelables).
Enfin, revenant sur le Forum sur le commerce et l’investissement qui se tiennent les 19 et 20 octobre à Londres, Antoine Huss s’est réjoui de ces avancées et espère que les Africains en tireront le meilleur parti. Pour lui, « C’est une immense satisfaction de voir l’Afrique francophone présenter son potentiel et ses atouts à la communauté des investisseurs de Londres. Les responsables de haut rang et les chefs d’entreprise profiteront assurément de cet élan pour accompagner la transformation socio-économique de cette région en plein essor ».