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S’exprimant au cours d’une rencontre avec des journalistes, le secrétaire général de la Fédération nationale des boulangers du Sénégal (FNBS), Ndéné Ndiaye, a indiqué que cette grève avait été décidée par son syndicat, "en accord avec le Regroupement des boulangers du Sénégal (RBS)".
Elle va consister en "un arrêt collectif et national de production de pain du mardi 9 au jeudi 11 nombre 2021", a précisé Ndéné Ndiaye.
Il argue que "les conditions actuelles de production ne permettent plus aux boulangers du Sénégal de répondre à la demande nationale" de pain.
"Depuis trois jours, le sac de farine de 50 kg fait l’objet de fortes spéculations de la part des distributeurs, et dans certaines régions du pays, les boulangers sont obligés de cesser leur activité", a-t-il ajouté.
Il a déploré "avec la plus grande fermeté cette situation", rappelant l’Etat à ses responsabilités de favoriser "l’égal accès au pain" de tous les citoyens sénégalais "sur tout le territoire national".
"Ces difficultés d’approvisionnement et de production étaient prévisibles, et nous n’avons cessé" de prévenir à ce sujet, a affirmé le secrétaire général de la Fédération nationale des boulangers du Sénégal.
Ndéné Ndiaye a appelé l’Etat à procéder à la révision de la structure du prix du pain à 1 FCFA le gramme et à l’autorisation de nouveaux formats adaptés à la rentabilité de la production.
Il préconise aussi l’application de la règlementation sur la production et la distribution de pain, qui pose selon lui "des exigences non négociables en matière de livraison et de vente dans les boutiques".
"A cela s’ajoute aussi le règlement urgent et sans délai des revendications des meuniers sur le prix de la farine, désormais exposé à une spéculation dangereuse pour l’ensemble des acteurs de la filière", a-t-il poursuivi.
A l’en croire, "les concertations nationales du 18 décembre 2017 et surtout celles d’avril et de juillet 2019 avaient pourtant établi un diagnostic complet de la situation en retenant officiellement un prix de la baguette de 190 grammes à 180 FCFA et le prix de la farine à 18000 FCFA".
"Depuis cette date, déplore-t-il, la nouvelle structure du pain a été repoussée à plusieurs reprises par les autorités gouvernementales".
Pire, la publication du "décret n° 2277 du 31 décembre 2019, qui reprend les recommandations de 2017, n’a rien changé à la condition des boulangers", soutient le syndicaliste.
Il estime que le temps est venu pour les gouvernants de se rendre "compte que le malaise contenu de la boulangerie sénégalaise, est devenu insoutenable".
"Cette décision d’arrêt de production, prise avec regret, est un avertissement des acteurs économiques de la boulangerie sénégalaise qui sont attachés à leur profession, à leur mission sociale et leur survie économique", a-t-il souligné.