Culture musicale : qu'est-ce que la drill ?

L’histoire de la Drill commence à Chicago bien avant que Chief Keef ne dévoile ses premiers morceaux. La Drill music prend sa source dans la culture des gangs de Chicago, un flow monotone, des textes totalement explicites et des compositions instrumentales plus saccadées que celle de sa cousine la Trap.

Drill UK illustration

Comment classer musicalement la drill ?

Sous genre du hip-hop et performée par de jeunes rappeurs, la drill est née dans la fin des années 2000 dans les quartiers du South Side de Chicago. Exportée durant la décennie 2010 à Londres (après être passée par Brixton), la drill s’étoffe du vocabulaire british des jeunes des quartiers populaires de la capitale du Royaume-Uni. Certains considèrent que la UK Drill est encore plus sombre que sa grande sœur américaine.

D’où vient le nom ?

En langage familier (street slang), drill signifie « répondre aux coups, riposter ». Vie quotidienne difficile, pauvreté, mort, suicide, meurtres, rivalités sont autant de thèmes récurrents dans la version UK de la drill. Néanmoins, tout le genre ne peut se résumer à cela.

Un genre de musique marqué par la violence, voire la criminalité

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S’il est indéniable qu’une certaine violence émane de la drill, et notamment de ses clips vidéos, où on voit de nombreux jeunes cagoulés et armés, l’instrumentalisation politique dont a fait l’objet ce genre de musique révèle une profonde incompréhension de la jeunesse défavorisée de Londres.

Comme l’explique l’artiste Abra Cadabra, « c’est notre art qui s’inspire de notre vie, pas l’inverse ». La drill est selon lui une manière créative de s’échapper de leur réalité qui n’est pas très joyeuse, voire parfois même une forme de catharsis. Parmi les artistes de la drill à suivre; Karma, Headie One, Loski … mais aussi Ivorian Doll ou Miss Lafamilia.

Les raisons de la violence (bien réelle) chez les jeunes à Londres ne sont pas liées à la musique qu’ils écoutent mais bien à leurs conditions de vie. Entre 2011 et 2021, 43 millions d’euros ont été supprimés du budget alloué à la jeunesse (-44%), 130 maisons de quartiers ont été fermées et 600 postes d’éducateurs supprimés. Plus de commissariats, plus de maisons de jeunes. Le taux de pauvreté défie toute concurrence.

17% des Londoniens vivent dans un état de « pauvreté persistante ». Quiconque chercherait à comprendre la jeunesse « violente » des quartiers défavorisés de Londres devrait écouter la drill et ses paroles, afin de saisir le quotidien de ces jeunes, parfois enrôlés contre leur gré dans la postcode war, la guerre des gangs londoniens.

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