Découverte : qu’est-ce que l’arc musical ?

L’arc musical est le plus simple et vraisemblablement le plus ancien représentant des instruments à cordes. On le retrouve en Afrique, en Asie, aux Amériques, en Océanie.

Arc musical du congo

L'une des plus anciennes représentations picturales connues se retrouve dans la Grotte des 3 frères en Ariège (France). Il semble avoir disparu d'Europe depuis longtemps. Instrument fonctionnel (la chasse), l’arc est aussi instrument de musique. Il est, dans sa forme la plus simple, constitué d’un morceau de bois flexible sur lequel est tendue une corde (végétaux, crins, boyaux, nerfs, tendons, métal).

Les arcs musicaux sont encore utilisés dans de nombreux endroits du monde et changent d’appellations selon les régions. Certaines coutumes veulent que les instruments soient joués par un sexe ou par l'autre ou indifféremment par les deux ou encore par les enfants. Des règles définies dans une communauté peuvent être totalement différentes dans une autre. Leur usage est lié aux rituels ou accompagne le chant, les joutes vocales, les jeux, la danse ou la marche.

Le plus célèbre et le plus joué d’entre eux est certainement le berimbau, arc musical brésilien, qui accompagne la capoeira.

Les différents arcs :

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  • Arc simple

Une corde unique relie les deux extrémités d’une tige flexible, tendue, elle vibre ou résonne.

Il y existe trois types d’arcs musicaux :

  1. Les arcs avec une caisse de résonance séparée
  2. Les arcs avec un résonateur attaché ou coulissant sur la corde.
  3. Les arcs qui utilisent la bouche du musicien comme caisse de résonance ou arcs en bouche.

Le résonateur amplifie la sonorité de la corde qui peut être frappée, frottée ou pincée. Certains arcs musicaux peuvent être joués par « soufflement ». Les arcs composés de plus d’une corde sont rares, mais certains peuvent en avoir deux ou trois.

  • Arc en terre

Spécifiquement africain, cet instrument se compose d’une tige de bois plantée en terre, l’extrémité libre tend une corde (simple lanière végétale), elle-même fixée au sol au centre d’une plaque d’écorce, de peau ou d’un fond de marmite recouvrant un trou qui sert de résonateur. La corde peut être percutée, frottée à l’aide d’un bâtonnet ou pincée avec le doigt. L’arc en terre est souvent utilisé dans les rituels pour communiquer avec les esprits des ancêtres mais peut aussi être un simple jouet.

À Cuba, le négon (précurseur du changuî et du son) est marqué par l'utilisation de la tumbadera (ou tingolatango) qui assume la fonction de basse. La tumbadera est une sorte d'arc musical d'origine bantoue, un arbuste entier est incliné en le reliant à la terre par une corde. Sa caisse de résonance est constituée d'un trou creusé dans la terre, puis recouvert d'une vannerie en fibre de palmier sur laquelle est fixée la corde, elle-même accrochée à l'autre extrémité à une branche flexible. Les vibrations sont obtenues soit en pinçant la corde, soit en frappant avec deux petits bois le tapis de fibre et la corde elle-même. Dans son évolution, la caisse de résonance peut être un récipient de métal ou de plastique.

Le leader du groupe de La Famille Valera Miranda, Félix, enseignant au Centre provincial de la Musique à Santiago, est joueur de cordes et dépositaire de tout un répertoire de chants et de techniques de jeu de cet arc musical très ancien, la tumbadera.

  • Arc en bouche

La corde est tendue entre les deux extrémités d’une tige, dont la longueur se situe entre 80cm et 1m20. Le musicien fait passer la corde entre ses lèvres, la bouche est plus ou moins entrouverte et utilisée comme caisse de résonance, le son est ainsi amplifié. Une main frappe la corde à l’aide d’une baguette, l’autre par pression du doigt, en déplaçant un morceau de bois ou de métal, modifie la vibration et donc la hauteur du son.

  • Arc à résonateur

La calebasse sert de résonateur et est en général fixée au milieu de l’arc, parfois près d’une extrémité. Le musicien appuie l’orifice de la demi-calebasse contre sa poitrine afin d’en modifier la résonance.

Le résonateur peut être une calebasse, une noix de coco ou une boîte de conserve. Ce genre d’arc, en Afrique australe, centrale et en Afrique de l’Est, est fréquemment utilisé par le musicien pour accompagner son chant.

  • Arcs composés ou pluriarcs

Plusieurs arcs sont fixés sur une caisse de résonance de plus ou moins grande dimension. Ils sont essentiellement africains. Leur existence est révélée dans les récits de voyages du XVIe siècle. Le pluriarc possède de façon inachevée les caractéristiques de la harpe arquée. Instrument d’accompagnement de la marche, il accompagne aussi la harpe ou les incantations magiques et les séances de guérison.

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