Michael Jackson vs. Manu Dibango : retour sur une histoire de plagiat

Dans le monde de la musique, les différends en matière de créativité et de droits d'auteur sont connus pour déclencher des batailles juridiques qui passionnent l'industrie et le public. L'un de ces clashs mémorables a opposé deux icônes de la musique, Michael Jackson et Manu Dibango.

Michael Jackson et Manu Dibango / L.frii

Pulse se penche sur la saga intrigante de leur controverse sur les droits d'auteur.

  • Les chansons en question

Michael Jackson, le roi de la pop, et Manu Dibango, la légende de l'afro-jazz, ont tous deux laissé une trace indélébile dans le monde de la musique. Cependant, leurs chemins se sont croisés de manière inattendue grâce à deux chansons cultes : Wanna Be Startin' Somethin' de Michael Jackson et Soul Makossa de Manu Dibango.

  • "Soul Makossa" de Manu Dibango

Sorti en 1972, "Soul Makossa" est un morceau afro-funk irrésistible qui a été acclamé dans le monde entier. Son rythme entraînant et ses mélodies exotiques en ont fait une sensation planétaire, influençant un grand nombre de musiciens.

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  • "Wanna Be Startin' Somethin'" de Michael Jackson

En 1982, Michael Jackson a sorti "Wanna Be Startin' Somethin'" dans le cadre de son album pionnier "Thriller". La chanson est devenue un succès instantané, connue pour son énergie électrisante et son refrain inoubliable.

  • Controverse

La controverse entre ces deux légendes s'est concentrée sur un segment de 35 secondes de "Wanna Be Startin' Somethin'" qui comportait un chant, "Mama-say, mama-sa, ma-ma-ko-ssa", qui ressemblait étrangement à une partie de "Soul Makossa". Le nom de Manu Dibango n'est pourtant mentionné nulle part. Il a alors déclaré que Michael Jackson avait plagié son œuvre sans autorisation.

  • La bataille juridique

En 1986, Manu Dibango a intenté un procès pour violation du droit d'auteur contre Michael Jackson et sa maison de disques, affirmant que l'utilisation non autorisée de sa composition justifiait une compensation. Ce procès a soulevé des questions sur les limites de l'influence musicale et sur la frontière ténue entre l'hommage et le plagiat.

  • Résolution et portée de l'affaire

Michael Jackson et Manu Dibango ont conclu un accord à l'amiable. « Ils nous ont versé deux millions de francs : un pour moi, un pour mon éditeur », expliquait le Camerounais au Parisien en 2009. Bien que la bataille juridique ait été résolue, elle a mis en évidence les complexités de la créativité musicale, de l'emprunt et de la nécessité de respecter la propriété intellectuelle des autres artistes.

  • Héritage

Michael Jackson et Manu Dibango continuent d'être célébrés pour leur immense contribution à la musique.

Soul Makossa a été reprise par de nombreux géants de la musique : Booba (dans le titre DKR), Kanye West (dans Lost In The World), Beyoncé (dans une version live de son titre Deja Vu), le groupe sénégalais Bideew Bou Bess (dans Ouh ah), Akon a sorti un remix de ‘Wanna Be Startin' Somethin'…

Rihanna a connu un succès en 2007 avec sa chanson Don't Stop The Music, dans laquelle elle reprend la séquence de syllabes chantée par Michael Jackson.

« Une fois de plus, dans les deux cas, je ne suis pas crédité et Michael Jackson est même considéré comme l'auteur-compositeur du morceau », regrettait Manu Dibango.

En fin, malgré les soubresauts qui ont accompagné Soul Makossa, Manu Dibango tient sa victoire.

« Il (M. Jackson) a fait revivre la chanson, du coup », se félicitait-il en 2014 sur TV5 Monde.

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