Découverte : la guerre du Biafra

Ancienne colonie britannique indépendante depuis le 1er octobre 1960, le Nigeria est le pays le plus peuplé d'Afrique et possède d'importantes richesses naturelles, notamment du pétrole.

Biafra

Comme de nombreux pays africains issus de la colonisation, ses frontières englobent différentes ethnies. La moitié de la population est constituée par les Peuls du Nord et les Haoussas de confession musulmane, alors que les Ibos majoritairement catholiques dominent l'Est du pays.

Une période d'instabilité politique s'installe au Nigeria à la suite de l'assassinat de son Premier Ministre et engendre des massacres d'Ibos en mai 1966. Ceux-ci se réfugient dans la région occidentale du Nigeria, le Biafra. Même si l'arrivée au pouvoir du lieutenant-colonel Gowon semble ramener le calme dans le pays, sa décision de diviser le pays non plus en 3 mais 12 régions administratives entraîne une vive résistance des Ibos et de leur chef le lieutenant-colonel Ojukwu. Pour ne pas voir son ethnie être séparée entre différentes régions, celui-ci proclame l'indépendance du Biafra le 30 mai 1967.

Cette décision marque le début d'un des plus graves conflits d'Afrique qui dure de juillet 1967 à janvier 1970, faisant près de deux millions de morts, victimes de la famine. L'importance du conflit s'explique par les appuis extérieurs reçus par les belligérants. Ainsi, la Tanzanie, le Gabon, la Côte-d'Ivoire, la Zambie et Haïti reconnaissent successivement le Biafra comme nouvel Etat. Mais les grandes puissances et l'OUA (Organisation de l'Unité Africaine) apportent leur soutien au gouvernement fédéral.

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Il s'agit pour eux d'éviter un précédent qui peut mener à la remise en cause d'autres frontières africaines issues de la période coloniale. L'attitude de la France (et de la Chine) face à ce conflit est singulière : De Gaulle évoque le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes et sa sympathie pour le Biafra. Il garde rancune au pouvoir nigérian de ses critiques suite aux essais nucléaires français au Sahara.

Le conflit se poursuit jusqu'en janvier 1970. Le Biafra se retrouve isolé diplomatiquement après la démission de De Gaulle et le désengagement de la France qui s'ensuit. Le départ d'Ojukwu force les Biafrais à la reddition. Celle-ci est suivie par une politique de réconciliation nationale.

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