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La marche à pied : mode de déplacement incontournable à Dakar

D’après les chiffres du Conseil exécutif des transports urbains de Dakar (Cetud), chaque jour, il est noté sept millions de déplacements à Dakar, dont les 70% se font à pied.
Dakar, des citadins se rendent au travail à pied
Dakar, des citadins se rendent au travail à pied

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Dakar, une portion de de terre de 550 km2 (1 % du territoire national) héberge plus de 3 millions 600 mille habitants sur les 16 millions que compte le pays, selon les chiffres de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD). Dakar concentre donc 23% de la population sénégalaise. Avec une démographie galopante, sa population devrait grimper à cinq millions d'individus d’ici à 2030. La capitale qui est une presqu’île qui se jette dans l’atlantique, offre un état peu reluisant en termes de mobilité. Car, elle compte 70% du parc automobile national. Et, il n’existe presque plus de trottoirs, piétons et automobilistes se partagent la chaussée.

D’après les estimations fournies par le Conseil exécutif des transports urbains de Dakar (Cetud), à Dakar, pas moins de 7 millions de déplacements quotidiens sont enregistrés dans la ville, dont les 70% se font à pied. Seuls 30% de ces déplacements sont réalisés en transports motorisés. Cela veut dire que nous devons protéger davantage les déplacements à pied, mais aussi corriger l’offre de transports motorisés, selon le rapport du Cetud, lequel met en avant les projets de mobilité durable dont le TER et le BRT. Dans les 20% de déplacements motorisés, une écrasante majorité a recours au transport en commun.

108 MILLIARDS FCFA DE PERTES LIÉES A LA MAUVAISE QUALITÉ DU TRANSPORT

Au niveau du transport en commun, le débat sur le vieillissement du parc automobile reste vivace. Les deux opérations de renouvellement du parc automobile, exécutées depuis 2005 ont permis au Cetud de procéder au remplacement de 937 « cars rapides » et « Ndiaga Ndiaye », appellation locales données à des catégories de veux bus de transport en commun, jugées très polluants. Ils constituent un parc automobile estimé à un total d’environ 25.00 anciens véhicules. En collaboration avec des opérateurs privés, ces véhicules ont été remplacés par des cars produits par les constructeurs indien Tata Motors et chinois, King Long.

Toutefois si les nouveaux minibus indiens et chinois ont quelque peu changé la donne avec de nouvelles dessertes, des griefs sont portés par le public sur leur petitesse et les prix pratiqués par les opérateurs. Selon des études du ministère des Transports terrestres, les pertes liées à la mauvaise qualité des transports en commun, dans l’agglomération de Dakar, se chiffrent à 108 milliards de FCFA. Selon les répartitions, la pollution de l’air induit une perte de 63 milliards FCFA, les encombrements et congestions ressortent à 41 milliards FCFA tandis que les accidents de la circulation coutent 4 milliards FCFA.

BRT ET ALTERNATIVE AU DIESEL

Le travail de renouvellement du parc automobile entamé par le Cetud, s’accompagne aussi d’un souci de moderniser le transport urbain à Dakar. Le Cetud avec l’appui de la Banque mondiale est depuis deux ans dans les études pour la mise en circulation à Dakar de BRT (Bus Rapid Transit) aussi appelés bus à haut niveau de service (BHNS). Dans cette optique une expérience pilote de ce tout nouveau moyen de transport qui circule dans des couloirs dédiés est prévue pour bientôt.

Le BRT permettra à certains de faire parfois un report modal, c’est -à- dire qu’ils arrêtent d’utiliser leur voiture personnelle pour emprunter ce moyen de transport très confortable, rapide et sécurisé.

L’autre axe de la modernisation du transport urbain auquel le Cetud se penche à l’heure actuelle, est l’usage du gaz comme alternative potentiel au diesel, communément appelé gasoil au Sénégal.

TAXIS AU GAZ

Présentement, en collaboration avec l’opérateur industriel Seniran Auto, le Cetud a mis en circulation à Dakar des taxis qui fonctionnent avec du Gaz. Une expérience que le directeur du Cetud juge satisfaisante. Gros émetteur de particules fines très nocives pour l’appareil respiratoire, le diesel est depuis trois ans, déclaré « cancérogène » par l’Organisation mondiale de la santé. Dans les pays en développement comme le Sénégal, il est constaté que les pouvoirs publics tardent à réagir sur la réglementation de l’usage de ce carburant, vendu moins cher que l’essence.

Selon des chiffres de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie, qui remonte à 2010, le parc automobile au Sénégal était composé de 326 352 véhicules. A cette époque, selon la Direction des transports terrestres, 61,3% des véhicules roulaient au diesel contre 32,8% pour l’essence et 70% du parc automobile est composé de véhicule âgés de 16 ans et plus..

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