L'origine de cette dualité étymologique est, en fait, dépourvue de connexions directes entre ses deux significations apparemment disparates. L'exploration des racines de ces termes nous emmène dans des contrées lointaines de l'histoire des mots.
Dans le labyrinthe sémantique de la langue française, une interrogation fascinante surgit : pourquoi, diantre, les avocats, ces gardiens du droit, partagent-ils leur nom avec un humble fruit, l'avocat, qui, dans ses courbes pulpeuses, réside bien loin des arcanes judiciaires ? Cette énigme linguistique, à première vue inextricable, dévoile ses secrets au travers des voiles temporels de l'étymologie.
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Le nom « avocat » attribué à ce fruit exquis trouve sa source dans le nahuatl "ahuacatl", dont la traduction poétique est « testicule ». C'est la forme singulière et suggestive de l'avocat, évoquant la partie masculine de l'anatomie humaine, qui a inspiré ce terme. Lorsque les premiers Européens ont découvert ce fruit en Amérique, ils ont emprunté ce mot, désignant ainsi le fruit d'une manière des plus inattendues.
À l'opposé, le vocable « avocat » revêtu par les défenseurs du droit puise sa signification dans le latin "advocatus". Celui-ci évoque l'idée d'être « appelé à côté » ou, de manière plus élaborée, « celui qui plaide la cause de quelqu'un ». L'avocat est donc perçu comme le fervent représentant légal et conseiller, guidant les justiciables à travers les méandres du système juridique.
Il est crucial de comprendre que les deux acceptions du terme « avocat » ont évolué de manière autonome dans la langue française, ne partageant que leur forme orthographique, tandis que leur signification et leur fonction diffèrent radicalement. La similitude entre ce fruit à la saveur délicate et le juriste au rôle imposant résulte de cette singulière coïncidence linguistique, qui ajoute une touche de mystère à l'étymologie du français.