Placé sous contrôle judiciaire, suite à la plainte de la masseuse Adji Sarr qui le poursuit pour viols et menaces de mort, le leader du Pastef, Ousmane Sonko, a introduit, lundi dernier, par le biais de l’un de ses conseils, Me Bamba Cissé, une demande d’autorisation de sortie du territoire. La demande a été adressée au juge du deuxième cabinet d’instruction du Tribunal de grande instance de Dakar qui a en charge le dossier. Elle se justifie par le fait que Sonko a été invité aux «États généreux de l’Eco», (future monnaie unique de la Cedeao), qui se tiennent du 26 au 28 mai 2021 à Lomé, au Togo. Étant donné que dans le cadre de l’information judicaire, pour tout acte à prendre, le juge d’instruction doit requérir l’avis du Parquet qui est le Maître des poursuites, le juge du deuxième cabinet, Abdoulaye Assane Thioune, a informé le Procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye. Mercredi dernier, le Procureur avait dit niet à cette requête.
"Le refus du procureur n'a pas d'effet suspensif"
Selon l’avis de Me Assane Diomba Ndiaye, joint au téléphone, pour ce cas précis, si le Procureur s’oppose et que le juge décide de décerner le sésame à Ousmane Sonko, le Maître des poursuites peut faire appel. Ce dernier, à en croire l’avocat, n’a pas «d’effet suspensif». La participation de Ousmane Sonko au colloque auquel 300 participants sont attendus, est donc suspendue à la décision du juge Thioune, qui assure l’intérim du juge du premier cabinet, feu Samba Sall. «Mais cette question de l’effet suspensif pose un débat judiciaire», a précisé Me Assane Diomba Ndiaye.