Nous qui pensions naïvement que l’élection d’Ibrahima Boubacar Keïta sonnait la fin de la gestion approximative et du pilotage-à-vue. IBK a hélas montré une piètre figure. En dépit d'une réélection au premier tour, il n'a pas fait mieux que les militaires qui ont chassé Amadou Toumani Touré lui aussi coupable de faiblesse, de négligence, de mal-gouvernance. Des fléaux qui constituent un terreau fertile pour toutes les tares.
Nous avons si peur pour le Mali. Si inquiet pour ce pays en proie à une instabilité permanente depuis le « siècle dernier ».
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La rébellion très présente dans le pays s’est beaucoup abreuvée des déviances des gouvernants. Ce cycle de malheurs ne s’est pas fermé. Le putsch contre IBK fait toujours des vagues. Les putschistes se cherchent toujours. Leur belle entente pour venir à bout de l’ancien régime se fissure. Il y a même un coup d’État dans le coup d’État qui a eu raison de l’ancien président de la transition Bah Ndaw. Depuis, les tentatives, les complots supposés ou réels se multiplient. La dernière en date, fait froid au dos.
Elle est décrite comme un « dessein malsain visant à briser la dynamique de la refondation du Mali ». Dans un communiqué le pouvoir malien assure avoir déjoué ce coup dans la nuit du 11 au 12 mai dernier. Le plus intrigant c’est l’arrestation de responsables militaires et des soupçons sur le Colonel Malick Diaw, celui-là même qui était aux premiers rangs des bourreaux d’Ibrahima Boubacar Keïta. La méthode est classique. Une puissance étrangère serait derrière ce « coup ». Des purges en vue. Des excès aussi. Mille raisons d’avoir très peur.