Drames banalisés [Opinion du Contributeur]

Si on repense au drame de Melilla avec la mort de vingt-sept jeunes africains tués par des gardes marocains au zèle répugnant, on se rend compte de plus en plus que nos plaies qui ne se sont pas encore cicatrisées, méritent d’être pansées. Nos politiques de jeunesse méritent d’être repensées pour permettre à cette frange de ne plus tenter le suicide. Elle est sacrifiée, laissée à elle-même.

Des migrants subsahariens, le 2 mars 2022, à leur arrivée au Centre pour immigrés et demandeurs d'asile (CETI), à Melilla (2)

L’Onu a réclamé une « enquête efficace et indépendante » et dénoncé « un usage excessif de la force » contre des migrants. Le président de la commission de l’Union africaine (UA), le Tchadien Moussa Faki Mahamat, a exprimé sa « profonde émotion face au traitement violent et dégradant de migrants africains». Il plaide pour « une enquête immédiate ». Le parquet général espagnol a aussi annoncé avoir demandé l’ouverture d’une enquête. Mais, nous avons peu d’espoir quant aux suites judiciaires de cette affaire dramatique. Elle est loin d’être inédite. Le nombre d’Africains tués sur les « routes d’Europe » est impressionnant.

15 morts dans un chavirement d’une pirogue au large de Kafountine (Bignona) mardi. Une centaine de candidats à l’émigration à bord de cette pirogue de fortune. Le drame sénégalais est profond. Il est africain. Le désespoir, les manques, la faim et la soif poussent des jeunes à quitter "l'enfer" à la recherche d'un eldorado illusoire. Un sérieux problème qui mérite une débauche d'énergie collective. Hélas, ici on apprend à banaliser les tragédies.

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