Esclavage : le Président ghanéen Akufo-Addo demande réparation

Mardi, le Président du Ghana a plaidé pour le versement de réparations au continent africain après des siècles d’esclavage. Ses propos ont été tenus lundi à Accra lors d'un sommet sur « les réparations et la guérison raciale ».

President Nana Addo Dankwa Akufo-Addo

C’est dans l’air du temps. La question de la réparation est très à la mode. De plus en plus d’États estiment qu’ils ne peuvent pas se tourner vers l’avenir sans avoir réglé cette question. C’est dans ce sens que le Président ghanéen, Nana Akufo-Addo, a déclaré lundi que l’esclavage a été « dévastateur » pour le continent et la diaspora.

Selon lui, cette traite a été un frein au « progrès économique, culturel et psychologique de l'Afrique ». Il se prononçait lors d’un sommet organisé conjointement par la Commission de l'Union africaine (UA), le Fonds africain pour la justice transitionnelle, l'Institut afro-américain (AAI) et Global Black, avec le financement de la Fondation John D. et Catherine T. MacArthur. En effet, l'Afrique noire ou subsaharienne a connu trois cents ans d’esclavage entre le 16ème et le 19ème siècle.

Dans une robe d’avocat du continent noir, l’héritier de Kwame Nkrumah a estimé que l'Afrique mérite « des excuses officielles de la part des nations européennes » impliquées dans la traite des esclaves. Les anciens « maitres » doivent payer pour les crimes et les dommages causés aux Africains du continent et de la diaspora.

Dans un ton plus combattif, M. Akufo-Addo a exhorté l'UA à s'engager avec les Noirs et à « former un front uni pour faire avancer la cause des réparations ».

« Il est temps que l'Afrique, dont 20 millions de fils et de filles ont vu leurs libertés réduites et ont été vendus comme esclaves, reçoive également des réparations », a-t-il renchéri.

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Pour renforcer sa plaidoirie, le président ghanéen a cité quelques exemples de réparations qui ont eu lieu dans le monde. Les exemples qu’il a cités sont juste consternants. Il a rappelé que lorsque les Britanniques ont aboli l'esclavage en Afrique, tous les maitres blancs ont reçu une réparation de 20 millions de livres sterling. De nos jours, cette somme serait l'équivalent de 20 milliards de livres sterling. Mais les Africains réduits en esclavage n'ont pas reçu un centime.

Outre-Atlantique, les maitres américains ont reçu 300 dollars pour chaque esclave qu'ils possédaient. Dans ce cas de figure aussi, les esclaves n'ont rien reçu en guise de compassassions.

Enfin, il donne l’exemple d’Haïti. « Prenez le cas d'Haïti, qui a dû payer des réparations d'un montant de 21 milliards de dollars aux esclavagistes français en 1825 pour la victoire de la grande révolution haïtienne, la première dans les Amériques et les Caraïbes où les esclaves ont été libérés », a-t-il indiqué dans un tweet.

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