Ceux qui n’ont pas épargné Christiane Taubira l’élue guyanaise ou Rama Yade, Rachida Dati ne vont pas rater Pap Ndiaye, écrivions-nous lors de la nomination du ministre français de l’Education aujourd’hui limogé. Ceux-là qu’on appelle les Afro-descendants seraient donc des Français « entièrement à part », des « anomalies ». Éric Zemmour candidat malheureux de « Reconquête », avait prédit que l’historien va « déconstruire l’Histoire de France ». Pire, une partie de la droite à l’image du député Les Républicains (LR) Éric Ciotti avait, qualifié Ndiaye « l’islamogauchiste et militant anti-flics ! Terrifiant ! ». Il a essayé de faire face à des attaques les plus enfouies. Il a été vaincu. Il n’a pas réussi.
La France a une curieuse conception de « l’ouverture ». Une conséquence de cette logique bien française qui voudrait que l’universalisme même soit français, pour reprendre Léopold Sédar Senghor.
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Pourtant, le Français Pap Ndiaye pourrait bien apporter une touche personnelle, rigoureuse et clairvoyante lui l’historien passé de la banlieue parisienne à l’École normale supérieure et à l’École des hautes études en sciences sociales. Il a échoué. Docteur en sciences sociales, il maîtrise parfaitement les enjeux. Il sait sans doute que, vu d’Afrique, ce qu’on pense de lui. Nous pouvons être fiers de son « sacre » et de son parcours tout en étant conscients qu'il ne pense ni à nous ni à notre affection. Il était là-bas pour sa patrie et pour lui.
Aujourd’hui qu’il est chassé, il est maintenant plus que jamais conscient qu’il sera toujours considéré comme un demi-Français par une frange importante d’une société ancrée dans ses contradictions.