Thomas Mélonio, directeur de la recherche à l'AFD, a procédé à la présentation d'un ouvrage faisant état des perspectives socio-économiques 2023 sur l’Afrique.
L’Afrique continue de faire les frais de la guerre russo-ukrainienne, même si elle a « absorbé » l’impact de la pandémie de COVID-19. L’alerte a été lancée par l'Agence française de développement (AFD).
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Il a commencé par une note d’optimisme : « le choc Covid a été désormais absorbé ».
En effet, selon les prévisions de l’AFD, cette année, le PIB par habitant va dépasser son niveau de 2019. L'Afrique fera ainsi partie des zones ayant vu leur richesse nationale retrouver des niveaux pré-pandémie. En sus, le Fonds monétaire international a dit s'attendre à une croissance de 3,7% en 2023 après 3,6% en 2022, lors de ses dernières prévisions économiques concernant l'Afrique sub-saharienne en octobre.
Cependant, cette embellie cache une réalité moins reluisante. La situation économique reste très difficile. Elle est tributaire de la conjoncture internationale.
A quelques semaines du premier anniversaire de la guerre russo-ukrainienne, l’Afrique continue de subir de plein fouet les conséquences du conflit.
Il y’a d’abord la flambée des prix des céréales. La Russie et l’Ukraine représentaient à elles seules 30% de l'approvisionnement mondial en blé avant le conflit.
Le secteur agricole a été également affecté. La hausse des prix des engrais pourrait encore peser sur la production agricole cette année, alerte Thomas Mélonio.
Quant à Benoit Faivre-Dupaigre, chargé de recherche à l'AFD, il rappelle que la plupart des États nécessitant une assistance alimentaire dans le monde étaient en Afrique. Cette situation rend le risque d'insécurité alimentaire aiguë sur le continent encore plus réel.
« Il ne faut pas mettre cela uniquement sur le compte des prix alimentaires, mais sur la situation globale de conflits et de crises dans différentes zones de l'Afrique », notamment au Sahel et à l'est du continent, qui subit une grave sécheresse, a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le Zimbabwe a annoncé dernièrement avoir enregistré sa plus grande récolte de blé en 2022, devenant ainsi autosuffisant en blé. Morale de l’histoire : avec de la volonté, les Etats africains peuvent également connaitre la souveraineté alimentaire.