La liberté d’informer à l’épreuve du Covid [Amnesty]

Amnesty a publié hier son rapport sur les atteintes à la liberté d’informer perpétrées en lien avec l’épidémie de coronavirus.

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Augmentations des exactions contre les journalistes, affaiblissement économique des médias, manque de transparence, lois liberticides, Amnesty International appelle les gouvernements africains à tirer tous les enseignements de la crise sanitaire ayant marqué cette année 2020 pour ne pas affaiblir davantage la production d’information indépendante, mise à rude épreuve sur le continent.

Le rapport intitulé «Parole muselée et mésinformation: La liberté d’expression menacée pendant la pandémie de Covid-19» révèle comment les gouvernements et les autorités se sont appuyés sur la censure et la sanction tout au long de la crise réduisant la qualité de l’information parvenant aux citoyens.

Les attaques contre la liberté d’expression imputables aux gouvernements, associées au flux de mésinformation qui a déferlé sur le monde en cette période de pandémie de COVID-19, ont un impact dévastateur sur la capacité des personnes à avoir accès en temps voulu à des informations exactes pour les aider à faire face à une crise sanitaire mondiale en plein essor, a écrit Amnesty International dans son nouveau rapport.

« La pandémie a engendré une situation dangereuse dans laquelle les gouvernements invoquent de nouvelles lois pour bâillonner le journalisme indépendant et attaquer les personnes qui critiquent directement la réponse apportée par leur gouvernement à la pandémie de COVID-19 ou qui tentent simplement d’en savoir plus », lit-on dans le document parcouru par Pulse SN.

« Au fil de la pandémie, les gouvernements ont lancé une offensive sans précédent contre la liberté d’expression, restreignant fortement les droits des populations. Les moyens de communication sont pris pour cibles, les réseaux sociaux censurés et des médias fermés, ce qui a de graves répercussions sur la capacité des citoyens à accéder à des informations vitales sur la manière de réagir face au COVID-19 », a déclaré Rajat Khosla, directeur des recherches, du plaidoyer et de la politique à Amnesty International.

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«En pleine pandémie, des journalistes et des professionnel de santé ont été réduits au silence et emprisonnés. De ce fait, des personnes n’ont pas pu accéder aux informations sur le COVID-19, notamment sur la manière de se protéger et de protéger leurs communautés. Environ cinq millions de personnes ont perdu la vie du fait de la pandémie de COVID-19 et le manque d’informations a sans doute été un facteur contributif. »

En Chine, en février 2020, 5 511 enquêtes pénales avaient été ouvertes contre des personnes ayant publié des informations sur l’épidémie pour «invention et diffusion délibérée d’informations erronées et nuisibles.

De nombreux autres pays ont mis en place des lois répressives, restreignant le droit à la liberté d’expression et faisant taire les détracteurs sous couvert ou dans le contexte de la pandémie. C’est notamment le cas de la Tanzanie, de la Russie et du Nicaragua.

Le rapport d’Amnesty International révèle que jusqu’à présent, 6,52 milliards de doses ont été administrées au niveau mondial, mais seuls 2,5 % des habitants des pays à faible revenu ont reçu au moins une dose. Le 22 septembre dernier, Amnesty International a lancé une nouvelle campagne intitulée Cent jours pour rattraper le retard : deux milliards de doses maintenant.

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