Le pays souffre de ses dirigeants. Blaise Compaoré qui avait assassiné l'espoir de tout un continent Thomas Sankara, a lui aussi été renversé par les armes. Il s'agissait d’armes « miraculeuses » d'un peuple qui en avait marre de la corruption, des meurtres ciblés, de la patrimonialisation de l’État, du pillage des ressources naturelles, des ressources du contribuable. Et la chute arriva. La rue en colère a été décisive dans cette lutte. Hélas, son départ n’a pas été synonyme d’un retour à la normale. Christian Kaboré démocratiquement élu et réélu, n’a pas eu les coudées franches. Il n’a pas été à la hauteur des enjeux.
Chassé du pouvoir par le Colonel Damiba, il a dû réaliser maintenant que son option de gouvernance a été trop approximative. Le pays est resté exsangue, la menace terroriste reste entière. Damiba lui-même a été « terrassé » par Ibrahima Traoré venu avec beaucoup d’ambitions. La réalité du pouvoir est en train de lui montrer que les choses ne sont pas si linéaires. Les secousses encore notées avec « une tentative de déstabilisation des institutions de l’Etat » notée mercredi, mettent en exergue une situation explosive au pays des Hommes intègres.