Certes ce pays pourtant pas petit, est minime par rapport au géant russe, mais le soutien actif des puissances occidentales donne à la guerre une dualité qui s’impose au reste du monde. Et quand les éléphants se battent, ils écrasent souvent les insectes dans une indifférence notoire. Les contrecoups se font entendre partout dans le globe. Ils sont plus audibles dans les pays en développement, espace de la dépendance.
Le blé qui se fait rare chez nous, peut entraîner, entraîne déjà une crise sociale, économique qui était tenace avec la pandémie de la Covid-19. Quand le président de l'Union africaine demande au président de la Russie de "prendre conscience" que les pays africains sont "des victimes" du conflit en Ukraine, c’est juste une question de style de langage diplomatique. Une manière subtile de l’appeler à la raison. Lui, le président sénégalais, est bien placé pour connaître les souffrances quotidiennes de ses concitoyens assaillis par des goulots inhérents à une conjoncture mondiale sans précédent depuis le siècle dernier.
Cette accumulation des maux est combinée à des problèmes internes. La crise est là. Les prix des denrées flambe. Tout flambe ! Les craintes sont réelles. Cet appel de Sotchi dans le sud de la Russie, n’est donc qu’une façon de prévenir "un ouragan de famines", pour reprendre le mot de Macky Sall. L’appel sera écouté. Il peut bien être entendu. Poutine, en vrai stratège, comprend pertinemment que l’Afrique riche d’une cinquantaine d’Etats pour un milliard d'habitants, pourrait bien peser sur la balance. La Russie pourrait trouver ainsi mieux jeter les bases de son assise sur un continent si convoité.