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La proposition est vraiment loufoque. Elle en rajoute à la confusion en cours dans ce pays en proie à une véritable crise qui grippe sa bonne marche. Une gestion approximative, des manifestations monstres pour fustiger la manière de gérer d’Ibrahima Boubacar Keïta, un coup d’Etat, deux coups d’Etat, des coups d'éclat comme ces sanctions sévères de la Communauté des États de l’Afrique de l'Ouest (Cedeao).
Un tournant décisif qui a été à l’origine de fortes manifestations non seulement au Mali mais dans beaucoup de parties du continent africain. Une opposition à des décisions jugées à juste raison disproportionnées et contre des peuples qui ont déjà beaucoup souffert des turpitudes de leurs dirigeants, des dirigeants qui sont à la tête d’une Cedeao considérée comme un machin au service d’un syndicat de « chefs d’Etat ».
Justement, si ces opposants maliens ont pris l’initiative d’un « gouvernement parallèle » à partir de la Côte d’Ivoire, c’est qu’ils sont sans doute conscients qui rien de grave ne peut leur arriver dans un pays qui a, à sa tête l’un des plus grands contempteurs de la junte malienne. Si Alassane Ouattara avait bien réussi ses manœuvres, la junte ne serait certainement pas là. Le 27 février prochain, date annoncée par ses « protégés », est très attendue par les gouvernants maliens qui ne vont pas se laisser abattre par un « ennemi » déjà identifié.
Ouattara devrait donc s’attendre à des représailles. Assimi Goïta et ses camarades ont montré jusqu’ici une froideur hors normes dans leurs réactions contre ceux-là qui scient la branche sur laquelle ils sont assis. Le cas de l’ambassadeur de la France au Mali chassé après les attaques du ministre français des Affaires étrangères, illustre assez la ligne de conduite des militaires « droits dans leurs bottes ». De vives contre-attaques qui respectent un timing maîtrisé. On reparlera encore et encore du Mali.
Chez nous, au Sénégal, après la grande Histoire, il y a les petites histoires. Les Lions ont gagné, le stade est inauguré. La couverture médiatique a été massive. Des comédiens et autres « influenceurs » ont arboré fièrement des cartes de presse. Ah cette large famille des journalistes sous nos cieux ! Notre monde médiatique n’est pas sérieux.