Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a déclaré que la mesure concernerait les responsables ougandais, qu'ils soient encore en activité ou non, et les membres de leur famille, s'il s'avère qu'ils ont joué un rôle dans la "répression de membres de populations marginalisées ou vulnérables".
Les Etats-Unis ont annoncé lundi qu'ils refuseront d'accorder des visas aux responsables ougandais qui appliqueraient une loi antihomosexualité controversée, promulguée dans le pays d'Afrique de l'Est en mai et qui comprend des sanctions allant jusqu'à la peine de mort.
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"Ces groupes comprennent entre autres les défenseurs de l'environnement, les défenseurs des droits humains, les journalistes, les personnes LGBTQI+ et les responsables d'organisations civiles", dit M. Blinken dans un communiqué.
"Une fois de plus, j'encourage vivement le gouvernement ougandais à faire des efforts pour défendre la démocratie et pour respecter et protéger les droits humains, afin que nous puissions maintenir le partenariat qui existe depuis des décennies entre nos deux pays et qui a profité aux Américains comme aux Ougandais", ajoute-t-il.
Dès l'adoption de la loi, le président américain Joe Biden avait appelé à son abrogation immédiate et menacé de réduire les aides et investissements américains en Ouganda. Le texte prévoit de lourdes sanctions allant jusqu'à la prison à perpétuité, voire la peine de mort, pour les personnes ayant des relations homosexuelles et faisant la "promotion" de l'homosexualité. Incluse dans la législation ougandaise, la peine capitale n'est cependant plus appliquée depuis des années.
Il y a dix ans, l'Ouganda avait annulé une autre loi qui imposait la perpétuité pour des personnes ayant eu des relations homosexuelles, après que des donateurs internationaux, dont les Etats-Unis, eurent réduit leur aide financière. Cette nouvelle décision en matière de visas, qui ne cite publiquement aucun nom, est une extension des restrictions imposées à l'Ouganda en raison d'irrégularités présumées lors de la présidentielle de 2021. Yoweri Museveni, président depuis 1986, avait obtenu un nouveau mandat lors de ce scrutin.
Parallèlement, M. Blinken a également annoncé que les Etats-Unis refuseront de délivrer des visas à toute personne ayant compromis le processus électoral au Zimbabwe en août. Ce scrutin contesté a permis la reconduction du président Emmerson Mnangagwa, dont le parti dirige le pays depuis plus de 40 ans.