Virus de Marburg au Ghana, panique générale

Le Ghana a confirmé ses deux premiers cas du virus de Marburg, fièvre hémorragique aussi meurtrière qu'Ebola, faisant craindre le début d’une épidémie. Des mesures sont entrées en vigueur.

Des particules du virus de Marburg observées au microscope (fausses couleurs)

Les 17 juillet dernier, les autorités sanitaires ghanéennes ont confirmé les premiers cas du virus Marburg, une fièvre hémorragique aussi meurtrière qu'Ebola. Les patientes présentaient divers symptômes tels que la diarrhée, la fièvre, des nausées et des vomissements, selon l’OMS. Les deux cas ont été confirmés à la suite de prélèvements sanguins réalisés dans l'hôpital du district de la région d'Ashanti. L'Institut Pasteur de Dakar (IDP) a ensuite confirmé la présence du virus après avoir reçu les échantillons. Selon le Dr Patrick Kuma-Aboagye, directeur général du Service de santé ghanéen, « Les tests supplémentaires effectués à l'IDP ont corroboré les résultats ».

L'état d'urgence a été décrété après la mort des deux patientes. En sus, 98 autres personnes considérées comme des cas contacts ont été placées en quarantaine. D’après la Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique, « Les autorités sanitaires ont réagi rapidement, prenant une longueur d'avance pour se préparer à une éventuelle épidémie. C'est une bonne chose, car sans action immédiate et décisive, le Marburg peut facilement échapper à tout contrôle ».

Le NCDC (Nigeria Centre for Disease Control/Centre nigérian de contrôle des maladies) est déjà sur le pied de guerre. Les autorités sanitaires ont déclaré mercredi qu'elles étaient en état d'alerte maximale à la suite de la confirmation des deux cas du virus Marburg au Ghana.

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Dans un communiqué, le NCDC a déclaré que « le Nigeria dispose de capacités qui contribuent à la détection immédiate de toute infection en provenance de l'étranger ».

Les médecins du pays ont également été appelés à renforcer la surveillance.

Selon la même source, les Nigérians sont invités à respecter strictement les mesures préventives et à éviter les voyages non essentiels dans des zones où le virus Marburg a été signalé.

Selon l'OMS, le virus Marburg est très contagieux avec des taux de létalité qui varient entre 24 et 88%. Il se manifeste généralement avec une forte fièvre, des maux de tête, des courbatures, de la diarrhée et parfois du sang dans les selles.

Il se transmet à l'homme par des chauves-souris. Selon Jean-Claude Manuguerra, virologue et responsable de la Cellule d'Intervention Biologique d'Urgence (CIBU) à l’Institut Pasteur, « Tout comme Ebola, l’origine de cette maladie chez l’homme, son réservoir, est à trouver du coté animal, chez les chauves-souris notamment, dans les forêts et les villages de ces pays d’Afrique ».

Pour le moment, la réhydratation par voie orale ou intraveineuse est privilégiée pour traiter les symptômes en l’absence de vaccins ou de traitements antiviraux.

L'origine du virus remonte aux années 1960. Il a été découvert à Marburg en Allemagne par des chercheurs qui travaillaient sur un vaccin à base de cellules de singe.

Concernant le continent africain, c'est la deuxième fois que les autorités sanitaires signalent le virus Marburg. Les pays suivants avaient enregistré des cas : Afrique du Sud, Angola, Kenya, Ouganda et République démocratique du Congo (RDC).

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