Cinq (5) choses à savoir sur les législatives au Sénégal

Les élections législatives sénégalaises de ce dimanche 31 juillet sont, sans risque de se tromper, parmi celles qui cristallisent le plus d’enjeux et le plus d’engouement. Elles sont très ouvertes avec pleines d’incertitudes. Voici cinq (5) faits qui font leurs particularités.

Les élections législatives auront lieu le dimanche 31 juillet 2022 au Sénégal.
  • Élections les plus ouvertes de l’histoire

Malgré quelques irrégularités signalées lors de chaque élection, malgré les « coups de gueule » de certains défenseurs des droits de l’Homme, le Sénégal connait une vitalité démocratique. Le peuple a acquis plus de culture politique ces dernières années. Cette donne se traduit par une sorte « d’équilibre des forces » entre les protagonistes, rendant ainsi les élections de cette année très disputées avec un flou autour des résultats.

  • La tendance des coalitions se confirme

La tendance et le penchant pour les coalitions se sont confirmés cette année encore. Les Sénégalais adhèrent à cette configuration. Certains n'hésitent pas à inviter les leaders de l'opposition à présenter une liste unique. Dans le camp du gouvernement, le Président Macky Sall a toujours considéré que l'alliance avec le Parti socialiste (PS) et l'Alliance des forces de progrès (AFP) est un gage de stabilité.

C’est dans cette optique que la coalition présidentielle, Benno Bokk Yakaar (BBY), qui avait raflé 125 des 165 sièges lors des Législatives de 2017, doit faire face à la coalition Yewwi Askan Wi (YAW) / Wallu Sénégal qui ont noué une intercoalition pour se soutenir au niveau des départements afin de disposer de la majorité à l’Assemblée nationale.

ADVERTISEMENT

Parmi les coalitions, on peut également compter sur l'Alternative pour une assemblée de rupture (AAR Sénégal) dirigée par l'ancien ministre Thierno Alassane Sall et Bokk Guis Guis de l'ancien président de l'Assemblée sous Wade, Pape Diop.

  • Risque de cohabitation

La cohabitation désigne la coexistence institutionnelle d'un chef d'État et d'un chef de gouvernement (issu de la majorité parlementaire) qui sont politiquement antagonistes. Selon la formule de Gambetta, dans une cohabitation, le Président de la République devient un monarque qui règne, mais ne gouverne pas.

Si le camp présidentiel cherche à garder le contrôle de l’Assemblée nationale, l’opposition essaie de lui imposer une cohabitation. Si ce scénario se concrétise, ce sera une première dans l’histoire politique du Sénégal.

Dans la plupart des démocraties, la cohabitation est souvent synonyme d’instabilité pour le pouvoir. Elle est toutefois une aubaine pour l’opposition qui la voit comme un moyen de faire respecter l’état de droit et contrôler l’action gouvernementale.

  • L'opposition tente d'obtenir un résultat historique

Le meilleur score de l’opposition lors d’élections législatives remonte au 9 mai 1993. Elle avait réussi à obtenir 30% des sièges, soit 36 sur 120. La majorité présidentielle – le Parti socialiste - avait quant à elle glané 84 sièges. À l’époque, les élections coïncident avec l’instauration d’un multipartisme intégral quelques années plus tôt. L’opposition était incarnée par le Parti démocratique sénégalais (27 sièges), le Rassemblement national démocratique (3 sièges), la Ligue démocratique/Mouvement pour le parti du travail (3 sièges), le Parti de l'indépendance et du travail (2) et l’Union démocratique sénégalaise/Rénovation (1 siège).

  • Qui supervise ces élections ?

Pour s'assurer de la bonne tenue de ce scrutin, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) va déployer au Sénégal une Mission d’Observation Electorale (MOE) composée de 40 experts. Cette mission sera conduite par Son Excellence Kadré Désiré OUEDRAOGO, Ancien Président de la Commission de la CEDEAO et ancien Premier ministre du Burkina Faso.

L’Organisation internationale de la Francophonie va aussi prendre part à la supervision de ces élections. Sa délégation sera conduite par Son Excellence Monsieur Patrice Emery Trovoada, ancien Premier ministre de la République démocratique de Sao Tomé-et-Principe.

La délégation séjournera à Dakar du 27 juillet au 02 août et rencontrera les autorités nationales, les responsables des institutions et organes impliqués dans la préparation et la conduite du processus électoral, les acteurs politiques, la société civile ainsi que les partenaires internationaux sur place. Les membres de la délégation se rendront dans certains centres de vote de Dakar, le jour du scrutin.

« À l’issue du processus électoral, les constats et conclusions de la mission feront l’objet d’un rapport qui formulera des recommandations en vue du renforcement du système électoral et de la démocratie au Sénégal », pouvait-on lire sur le site de l’organisation.

ADVERTISEMENT

Témoin d'un événement? Contactez-nous directement sur nos réseaux sociaux ou via:

Email: temoin@pulse.sn

ADVERTISEMENT