Fabrication et vente de pavés : un marché qui souffre de plusieurs maux [Reportage]

Le pavage des rues et espaces publics dans les rues de Dakar devient de plus en plus une volonté politique aussi bien chez les autorités étatiques que chez les collectivités locales. Si les uns y voient leurs comptes, d’autres par contre estiment que ce marché est mal reparti.

Place de vente de pavé de NDIAYE

A proximité du rondpoint de l’ancienne piste sur la VDN, un groupe de travailleurs s’activent dans la fabrication et la vente de pavés. Exposés sur un mur, ces ouvriers présentent les différents modèles qui existent. A côté, du sable, du béton et du ciment et de leurs sacs vides décrivent le lieu. Matar, la trentaine, corp sahélien, mélange de la matière servant à faire les pavés. Il travaille sous la direction de Ousseynou Ndiaye. La soixantaine, le sieur Ndiaye s’active dans ce secteur depuis 1998.

En plus de Matar, il emploie trois autres jeunes. Il fait savoir que chacun gagne 5000 FCFA ou plus par jour. Autour de son atelier, d’autres font la même activité. Il estime qu’ils travaillement en parfaitement harmonie. « Nous sommes toujours en activité et nous essayons de nous adapter face aux nouveautés. Nous élargissons notre champ d’actions. Les types de pavage sont en effet très nombreux », affirme Ousseynou Ndiaye. Depuis quelques années, on peut noter les efforts consentis par l’Etat et les mairies pour paver les rues et les artères de la capitale.

Un pavé est un bloc généralement en pierre, en bois ou en béton utilisé pour le revêtement de la chaussée. Le sieur Ndiaye est très au fait de cette volonté. Seulement, son regret est de voir que ce sont des étrangers qui ont ce marché. Ils indiquent, toutefois qu’ils sont associés à ces travaux par des intermédiaires.

La sous-traitance, facteur de blocage

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Il s’agit des locaux qui obtiennent des marchés et travaillent avec eux sou forme de sous-traitance : « Nous sollicitons l’appui de l’Etat surtout en termes de marché. Ce sont des étrangers ou même des intermédiaires qui gagnent le plus souvent. Il y a également le soutien des collectivités. Lorsqu’il y a appel d’offre, nous ne sommes mêmes pas au courant. Il arrive qu’une personne vienne te voir et te dit qu’il travaille pour une telle commune. Le sieur te fait une commande. Le prix qu’il va te proposer et celui de la maire est très différente. C’est comme ça que le marché fonctionne. Il y a trop d’intermédiaire ».

Ousseynou déplore cette situation qui selon lui est la source de plusieurs maux qu’ils subissent. Il révèle qu’il y a deux communes qui lui doivent de l’argent entre 2020 et 2021. Impuissant face à ce problème, Ndiaye ne peut que patienter. Il ne sait actuelle à quel saint se vouer : « Puisqu’il s’agit de la sous-traitance, nous ne pouvons pas nous attaquer directement au maire ou à son adjoint ». Revenant sur le marché, il explique les commandes s’effectuent par métrage. Les prix varient selon la qualité et l’épaisseur du pavé. « C’est entre 6 000, 8 000 et 10 000 FCFA. En ce qui concerne la matière comme le sable ou le ciment, nous n’avons pas beaucoup de soucis », avance-t-il.

Un marché très compliqué

A quelques encablures de là, Diouf comme l’appelle ses camarades, a établi son atelier au milieu des vendeurs de fleurs logeant le mur du cimetière chrétien Saint-Lazare. Réunis sous une hutte, ils discutent de l’actualité. Pavés déjà faits, le groupe ne semble être inquiet de la situation.

Pour Diouf, c’est tout le contraire. C’est le même son de cloche chez lui. « Ce marché est très compliqué. Nous nous contentons de ce que nous avons. Nous sommes plus liés aux privés généralement ceux qui veulent paver la devanture de leurs maisons et de leurs familles. Nous avons l’expertise, donc c’est à l’Etat de nous appuyer pour qu’on puisse avoir notre part», regrette Modou Sène, collègue de Diouf.

Le pavage des rues et espaces publics dans les rues de Dakar devient de plus en plus une volonté politique aussi bien chez les autorités étatiques que chez les collectivités locales. Si les uns y voient leurs comptes, d’autres par contre estiment que ce marché est mal reparti.

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