C’est surtout à cause de l’attitude désinvolte d'un Etat irresponsable qui n'a aucunement le sens des priorités. Au moment où Kéné était mourante, le pouvoir faisait le mort. Une indifférence incompréhensible qui a été fatale à la championne. 13 médailles, des centaines de fois drapée des couleurs nationales qu'elle a défendues partout. Ce n’était pas faute de ne pas être au courant que les autorités n'ont pas réagi à temps. Elles ont à plusieurs reprises entendu le cri du cœur d'une dame digne mais désespérée, désemparée à qui on doit une fortune gagnée à la sueur de son front.
Si la mort de Kéné Ndoye est ressentie si douloureusement, ce n’est pas seulement du fait de ce départ à la « fleur de l’âge » d'une jeune dame au parcours glorieux. Ce n'est pas seulement la perte d’une valeur sûre, d'une Lionne qui a été présente partout où la patrie l'appelait. Ce n’est pas uniquement le symbole d'un sport utile, d'une sportive exemplaire, persévérante, courageuse et d'une correction sans ambages.
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De la manière la plus noble dans son job valorisant d’athlète de haut rang. Depuis 2006, des primes jamais versées alors qu’elle souffrait. D’une souffrance indicible. Le pouvoir a fermé les yeux. Il est resté insensible. Un monstre si froid qui a montré sa monstruosité. Kéné est partie après avoir crié sa rage et son indignation.
Et voilà les vautours qui font la ronde. La tombe est encore « humide ». Ils sont si maladroits en osant parler d’argent, de primes payées alors que le pays est sous le choc. Quelle communication désastreuse ! Ils ont osé faire cette idiote publicité sur une dépouille. Quelle impudeur !