Une énorme énergie a été dépensée, des efforts immenses, des manifestations et des déclarations fracassantes. Ce qui a abouti à cette journée terrible du 17 juin avec la mort de trois jeunes sénégalais à Dakar, Bignona et Ziguinchor. Des arrestations, des emprisonnements, des blessures qui ne vont jamais se cicatriser, du traumatisme et des dégâts matériels. Pour quels résultats ? Selon le principal opposant du régime, le combat a été fructueux car, il a permis de jauger la popularité déclinante de Macky Sall. Tout ça pour ça ! … pourraient arguer ses détracteurs.
Yewwi Askan Wi sera aux élections avec une liste amputée. En affirmant avec beaucoup de détermination qu'elle ne va jamais participer aux législatives du 31 juillet prochain si leur liste nationale n'est pas rétablie, cette coalition ne faisait donc que monter les enchères, jouant ainsi au radical, tout en ayant une idée derrière : participer aux élections quoi qu'il arrive.
Concert-de-casserole à Dakar
Oui, il est évident que les explications de Yewwi Askan Wi pour justifier leur revirement sont laborieuses. A-t-on besoin de manifestations pour mesurer la popularité de Macky Sall quelques mois seulement après des élections locales qui ont assez démontré un rejet massif des populations surtout dans les grandes villes notamment la capitale Dakar symbolique et stratégique ? Yewwi n’a-t-elle pas poussé le bouchon trop loin en affirmant catégoriquement qu’elle ne participerait pas aux élections sans une prise en charge totale de ses revendications et qu’elle empêcherait la tenue de celles-ci vaille que vaille.
Ousmane Sonko et ses camarades avaient mille raisons de s’insurger contre une décision du Conseil constitutionnel qui va aux antipodes du principe universel du droit à la participation à des compétitions électorales. Des corrections étaient bien possibles pour des erreurs minimes. L’option aventureuse a été privilégiée. Riposte de l’opposition et un demi-chaos. Un retour à la case-départ. Plus un concert de casseroles.
