Sénégal : L'inconséquence démocratique… [Opinion du Contributeur]

« Le mandat présidentiel doit être constitutionnellement limité à deux termes et non pour des périodes de sept ans mais bien de cinq ans au maximum. Il est évident et aujourd'hui amplement prouvé que, ce qu'un chef d'Etat n'a pu réaliser en dix ans, il ne pourra jamais le réaliser en vingt ou trente ans ».

Macky Sall, dans son bureau de vote lors de l'élection présidentielle de 2019.

Ce n'est pas un opposant à la troisième candidature de plus en plus secouée par beaucoup de partisans de Macky Sall qui parle ainsi. Nous ne sommes pas en 2011 au milieu de la contestation contre l’entêtement d'Abdoulaye Wade qui avait assumé un « wax waxeet » retentissant et a fait face à ses pourfendeurs qui disaient non à une troisième candidature.

Nous étions bien des années avant tout cela. C’est le 16 juin 1999 et c’est Moustapha Niasse alors fraîchement démissionnaire du Parti Socialiste (Ps) qui tient ces propos dans un discours intitulé : "Je suis prêt". C’était l’annonce de son départ du Ps, connu comme "l'appel du 16 juin 1999". Le même Moustapha Niasse qui a pesé de tout son poids pour l’élection de Wade et la chute d’Abdou Diouf, a été aux avant-postes du combat contre Wade en 2011.

Plus de 23 ans après son appel de 1999, les choses n’ont réellement pas bougé. Macky Sall qui, lui aussi, s’était opposé à la candidature de trop, entretient le flou après avoir été élu et réélu. Cette attitude aux antipodes de toutes les logiques, ces reniements sempiternels, cette volonté de mettre en berne les qualités comme le respect de la parole donnée, brouillent toutes les pistes.

La tension observée au Sénégal depuis 2019, est causée par cette maldonne. La démocratie est chahutée. Elle vit de mauvais moments comme en 2011. Elle risque gros. Nous tous risquons gros.

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