Blessures de presse… [Opinion du Contributeur]

En 2022, Pape Alé Niang a déjà passé 32 jours en prison. Il est poursuivi pour « divulgation d’informations non rendues publiques par l’autorité compétente et de nature à nuire à la défense nationale » ; « recel de documents administratifs et militaires » et « diffusion de fausses nouvelles de nature à jeter le discrédit sur les institutions publiques ».

Journalistes-d'investigation-Sénégal

En 2004, Madiambal Diagne avait fait 17 jours de prison pour les mêmes motifs, à une différence près. Car, le Directeur général du groupe Avenir Communication éditeur du journal Le Quotidien a été emprisonné pour «diffusion de nouvelles de nature à provoquer des troubles politiques graves et jeter le discrédit sur les institutions » conformément à l'article 80 du code pénal. Ils sont tous des journalistes jetés en prison dans le cadre de leur travail. Ce sont les mêmes lois liberticides dénoncées bruyamment en 2004 qui sont toujours appliquées.

La grande différence est que la mobilisation de 2004 était monstre, l’engagement réel. Le « monstre » était acculé. Il n’a pas tenu face à la pression nationale et internationale. Il avait lâché du lest au terme de 17 jours de captivité. En 2022, les choses bougent peu. Ce n’est pas le grand enthousiasme même si on note un volontarisme réel des confrères. La presse est loin d’être uniforme. Aujourd’hui plus qu’hier, il y a beaucoup d’intérêts personnels à préserver. Pape Alé souffre. Il ne devait pas être là où il est là. Ce pays marche sur la tête. Hélas !

ADVERTISEMENT

Témoin d'un événement? Contactez-nous directement sur nos réseaux sociaux ou via:

Email: temoin@pulse.sn

ADVERTISEMENT