Le mari Amadou Abdoulaye Diaw ne parvient pas à concevoir le fait que son épouse ait pris la décision unilatérale d’interrompre sa grossesse dont il est l’auteur. Ne pouvant pas supporter cela et malgré le garçon de 3 ans qu’ils ont déjà eu, Amadou Abdoulaye Diaw a traîné celle-ci devant la Justice afin de tirer cette affaire au clair.
La dame Racky Laure Bélinga, atteinte de troubles bipolaires, a été condamné à une peine d'un an de prison avec sursis. Traînée devant la Justice par son mari, elle a été reconnue coupable d'avoir interrompu volontairement sa grossesse.
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Devant le Tribunal des flagrants délits de Dakar, Racky Laure Bélinga, âgée de 28 ans, reconnaît avoir interrompu sa grossesse dont le mari est l’auteur. Revenant sur ses motivations reprises par L'OBS, la prévenue explique que, depuis le début de la grossesse, elle était dans une période durant laquelle elle était dépressive.
Elle dit qu’elle ne se sentait pas bien et elle n’était pas en de bons termes avec son mari. Pis, dit-elle, elle ne sortait pas, elle passait tout son temps à pleurer. Elle souffle qu’en plus, c’était une grossesse risquée, parce qu’elle souffre d’une bipolarité, c’est pour cela qu’elle a bu ce médicament pour l’interrompre.
Elle précise : « Depuis 2014, j’avais des rendez-vous médicaux à l’hôpital Fann.» Mais elle atteste que c'est elle qui a fait des recherches à travers le Net pour trouver le médicament. Pour se le procurer, c'est un gars qui lui a permis de l’avoir pour mettre fin à cette grossesse de 3 - 4 mois.
Son mari, Amadou Abdoulaye Diaw, explique à son tour que le jour des faits, il est arrivé chez lui vers 21H et il a trouvé sa femme fiévreuse. Quand il lui a demandé ce qui n’allait pas, elle lui a dit qu’elle était souffrante et que ça va passer. Selon lui, le comportement de son épouse était bizarre avec des va-et-vient sans arrêt dans la cour.
« J'ai dû interrompre ma prière pour l’amener à l’hôpital. Au début, elle avait refusé, mais face à mon insistance, elle m’a dit que si je l’amène à l’hôpital, elle serait arrêtée », poursuit le mari plaignant. Il précise : « Quand je lui ai demandé pourquoi ? Elle m’a répondu qu’elle avait pris un médicament pour interrompre la grossesse et c’est au niveau de l’hôpital Abass Ndao qu’elle a été admise aux Urgences après une virée faite à celui de Fann.»
Amadou Abdoulaye Diaw justifie alors sa plainte : « C'est ma femme, je savais qu'elle était en état de grossesse de 5 à 6 mois et c’est moi qui ai porté plainte parce que je ne peux concevoir être l'auteur de sa grossesse et qu’elle prenne une si grave décision à mon insu.»
Vu la gravité des faits, le procureur de la République a requis 6 mois de prison ferme. La défense a plaidé une application bienveillante de la loi. Après délibéré, la prévenue a été condamnée à un an de prison, assorti de sursis.