Abdoulaye K. paye cash sa naïveté démesurée qui lui a grandement ouvert les portes de la citadelle du silence de Rebeuss. Domicilié au populeux quartier de la Médina, il a été inculpé et placé sous mandat de dépôt la semaine dernière, pour détournement de mineures.
Agé de 25 ans, A. K. a été envoyé à la prison de Rebeuss pour avoir hébergé deux mineures M.M. et N.A.N, âgées respectivement de 14 et 16 ans, Abdoulaye K.
Lire Aussi
Son seul tort est d’avoir naïvement hébergé chez lui, deux filles mineures fugueuses. Il s’agit de M.M. et N.A.N, respectivement 14 et 16 ans.
Des débats d’audience tenus à la barre du tribunal des flagrants délits et rapportés par L'OBS, il est ressorti que le jour des faits, le prévenu Abdoulaye K. se trouvait à proximité de son domicile à la Rue 6 de la Médina, lorsqu’il a été abordé à 2 heures du matin, par les deux fillettes : M.M. et N.A.N. A cette heure indue de la nuit, les deux mineures lui expliquent qu’elles ont été expulsées de leurs maisons par leur papa.
Naïf jusqu’aux ongles, Abdoulaye K. va prendre pour parole d’évangile les propos des fillettes et accepte qu’elles passent la nuit dans sa chambre. Au réveil, les deux mineures quittent la demeure de leur bienfaiteur.
Pour autant, les fillettes n’ont pas daigné rejoindre leurs domiciles et vont prolonger leur fugue pendant plusieurs jours. Lorsqu’elles se décident à rejoindre les leurs, M.M. et N.A.N. conviennent de dérouler un synopsis qui les fait passer pour des victimes d’une séquestration.
C’est en cela qu’elles ont servi à leurs parents qu'elles ont vécu pendant trois jours, à la Médina, au domicile d’un certain Abdoulaye, avant de séjourner à Ouest Foire, Pikine et à Saint-Louis.
Pour tirer au clair cette nébuleuse, les parents des fugueuses ont saisi la justice. La machine judiciaire va ainsi s’abattre sur le jeune Abdoulaye K, cueilli, déféré, inculpé et placé en détention provisoire pour détournement de mineure.
Une accusation qu'il a contestée à l’enquête préliminaire et devant le tribunal des flagrants délits de Dakar où il a été attrait hier lundi. A la barre, le prévenu va jurer qu’il n’était animé que de bonnes intentions en acceptant d’héberger deux fillettes en détresse.
Il dira avoir agi de la sorte pour protéger les mineures venues à lui à une heure de crime (2 heures du matin). « C'est la première fois que je les voyais et je n'ai couché avec aucune d’elles. Elles ont cependant été éconduites au petit matin par un de mes proches. A mon avis, c'est parce qu’elles ont été irritées par cette attitude, qu’elles ont cherché à me faire porter le chapeau », s’est défendu A.K.
Ayant décrypté la naïveté du prévenu, le substitut du Procureur lui a fait comprendre que face à une telle situation, il devait alerter le chef de quartier, ou encore la police. Poursuivant, la représentante du parquet relève que le simple fait d'héberger les deux fillettes suffit à asseoir le délit de détournement de mineure.
Prenant la parole, les deux mineures ont confirmé avoir séjourné chez le prévenu pendant 3 jours. Elles ont toutefois précisé que celui-ci n'a pas entretenu de rapports sexuels avec elles.
A leur suite, le représentante du parquet a savonné sans ménagement les mamans des deux mineures, « qui ont perdu leur virginité depuis belle lurette ». A court d’arguments, les mamans des deux fillettes vont, contre toute attente, solliciter du tribunal, la libération du prévenu.
Au cours de son réquisitoire, la parquetière a requis une peine d’un an avec sursis. Elle n'a pas été suivie dans sa logique par le tribunal qui a prononcé la relaxe du prévenu, assortie d’une décision plaçant les deux mineures au centre (Action éducative en milieu ouvert (Aemo), pour leur redressement.