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Ce ne sont pas des bouches d’incendie qui vont mettre fin aux incendies.
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Ce ne sont pas les réactions volontaristes qui vont venir à bout des feux qui s’allument. Ce n'est pas la couverture médiatique intense, les bruits assourdissants, les retentissements qui vont vaincre les incendies. Il faut plutôt faire face aux maux. Il faut de l'audace. Il faut des initiatives courageuses. Il faut aller au fond des choses. D'abord veiller au respect des normes dans la construction des marchés. Ces lieux ressemblent à de grands bazars, des zones sans loi, des amas de bois et de fer où se regroupent des foules disparates.
Ensuite, il y a cette négligence des occupants et cette cupidité qui mettent au-devant la recherche effrénée de gains et minimisent les dangers qui les guettent quotidiennement. Ils vivent avec le danger sans pour autant être préoccupés par la fragilité de leurs vécus respectifs. Enfin, cette indifférence des autorités qui laissent faire. En réalité, ce sont elles qui ont arrosé l’indiscipline, ils l’ont entretenue. Elle a tellement grandi et a étendu partout ses tentacules qu’il sera difficile de la dompter. L’indiscipline et le désordre provoquent le feu, l’attisent, l’exposent.
Et les gouvernants arrivent souvent pour jouer aux sapeurs-pompiers. C’est la même rengaine depuis des dizaines d’années. Aucun acte sérieux n’est posé pour stopper le mal. Les maux se multiplient avec des blessures. Les marchés deviennent de plus en plus inflammables. Les lieux publiques peu sécures. Même les écoles sont exposées à toutes sortes de dangers à cause d’une loi sociétale désuète qui voudrait que l’espace public soit un lieu qui n'appartiendrait à personne et dans lequel chacun agit comme bon lui semble.
Ne soyons pas surpris si demain, les incendies provoquent des pertes en vies humaines comme c’était le cas à la Médina avec plus d’une dizaine de talibés brûlés vifs. C’était en 2013. L’émotion a été grande, l’indignation forte. Depuis, plus rien. Après la « salle de vente » à Dakar, un autre feu s’est signalé à Kabatoki mardi, c’est à Kaolack. Moments de feu…