Sécurité sur les plages : Malika au front contre les noyades

Profiter des rayons du soleil au bord de l’eau en se prélassant sur une plage est un plaisir dont les amoureux de l’été ne se privent pas. Pourtant, de nombreux risques guettent les nageurs qui s’aventurent hors des aires de baignade désignées. À Malika, plage très prisée par les habitants de la banlieue, des dispositifs sécuritaires sont déjà mis en place et les populations en profitent à cœur joie.

Plage Malika dans la banlieue dakaroise @pulse Sénégal

« Je suis venue sur cette plage pour me baigner, m'amuser et profiter de la brise de mer », affirme d’un air décontracté Christine venue de Keur Massar. De teint clair, la vingtaine révolue, elle est accompagnée de ses amis à la plage de Malika. Toute la banlieue de la capitale s’est donnée rendez-vous dans cette bande littorale sur la VDN3, entre le Malibu (Guédiawaye) et Malika plage. Sur une superficie de 10 Km, ces différentes plages sont assiégées tous les jours en cette période de canicule.

Un mirador installé au milieu de la plage faisant face à la mer pour « prévenir les éventuels cas de noyades » donne une vue large sur les lieux. Entre 16 et 17h, les gens commencent à assiéger les lieux. Venant par petits groupes et s'installant. En famille ou entre amis, certains louent des tantes aux moments où d'autres préfèrent profiter du soleil.

Un espace qui fait office de siège est aménagé au milieu de la plage. Dans un moment de détente et d’humour, les équipes discutent et échangent. Chacun essaie de rappeler ces exploits et ces interventions. Des récits expliqués avec une certaine fierté. Ladite brigade est chargée d’assurer la sécurité et la prévention d’incidents sur les lieux.

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Son chef, Bakary Gadiaga, bien respecté sur cette plage, supervise minutieusement les agissements de ses éléments en rappelant la mission principale de son comité. Il est convaincu que ces derniers sont en train de mener un travail excellent juste parce que « depuis 2022, il n’y a eu que deux cas de décès ». Pour cause, son équipe était en formation à Ngor.

Une brigade aux aguets !

« Depuis 2022, on a mis en place une brigade de surveillance au niveau de la plage de Malika, cette brigade est composée de 20 maîtres-nageurs et de 20 surveillants de place et une équipe de sécurité. Tout le monde sait que la plage de Malika est très dangereuse comme espace de baignade et d’ailleurs c’est interdit. Puisque c’est le seul endroit que les gens de la banlieue fréquentent, on est obligé de prendre toutes les dispositions », a fait savoir le chef de brigade.

Dans une ambiance de détente et festive, les populations de cette partie de la région de Dakar profitent de la douceur et de la fraîcheur de la mer en cette période de canicule. Même si un mirador est installé sur les lieux et qu’une « équipe de patrouille » veillent au grain, cela n’empêche pas le scepticisme de certains.

Joanna Diène est venue de Tivaouane Peulh avec ses deux enfants. Installée sur un siège loué par la brigade, elle tient son bébé et reste vigilante, car son fils joue autour d’elle : « Certes il y a de la sécurité mais personnellement je ne suis pas totalement rassurée. On ne sait jamais et il y a certains qui aiment risquer. Ce qui ne facilite pas la tâche aux surveillants ». La mère de famille de la quarantaine révolue reste convaincue qu’il faut toujours redoubler de vigilance.

Le manque de moyens fait défaut

Un état de chose que Pape Diop a bien compris. Maitre-nageur de son état, entre cheveux noir et gris, le sieur reste parmi les expérimentés de par son âge et de sa connaissance de la mer. En maillot orange et des manches courtes en bleus floqué au numéro 26 à l’image de ses collègues, il fait le tour de la plage pour vérifier que tout se passe bien.

Seulement, « le manque de moyens » fait défaut dans la bonne conduite de leur mission au quotidien : « Nous sommes en manques de matériels comme des bouées de sauvetage, les masques PMT (Palme Masque Tuba) entre autres. Nous passons tout notre temps sur cette plage sans gros moyens, car nous sommes des bénévoles et sans aucune source de revenus ». Ces insuffisances ne sont pas « en vérité une excuse » pour oublier leur responsabilité première.

Sur cette même veine, Alassane Thiam qui lui, est venu de Yeumbeul avec ses sœurs, rappelle que la banlieue manque énormément de chose. Le jeune homme de la vingtaine, teint clair, taille élancée, compare les plages de Dakar ville et celles de sa zone à l’instar de Malika. Il est convaincu que la banlieue est en reste dans les plans du gouvernement en termes de dispositif même s’il salue la mise en place d’une brigade. D’ailleurs, une chose qu’il considère comme un progrès au vu de l’état des lieux, il y a quelques années.

« Ce que nous voyons sur les plages de Dakar comme Voile d’or par exemple en termes de dispositifs sécuritaires et organisationnels est très différent de ce qu’il y a ici dans la banlieue. S’il le faut, la plage peut même être privatisée mais qu’elle soit un semblant de ce qui se passe ailleurs comme à Voile d’or. Il y a beaucoup de choses qu’on retrouve sur les plages de Dakar et qui n’existent pas chez nous. On doit reconnaître quand même que des efforts sont en train d’être faits. Il y a quelques années, la plage de Malika n’avait pas une brigade de surveillance. D’ailleurs, il y a même un parking privé aménagé pour les motos. C’est synonyme de progrès et ça peut toujours s’améliorer », a noté le jeune Thiam.

Sécurité sur les plages, la responsabilité de tous engagée !

C’est d’ailleurs ce qui a été soutenu par le chef de la brigade, Bakary Gadiaga. Le maître des lieux parle des progrès qui ont été faits sur cette plage : « Nous avons des équipes qui font de la patrouille de 15h à 19h. On a également une équipe d’alerte installée au niveau du mirador et une équipe d’intervention. En 2022, on a pu sauver 36 personnes et on ne déplore que deux décès. Ces deux incidents sont survenus au moment où l’équipe était en formation à Ngor. Pour cette année, on a eu à enregistrer 11 interventions. On en est qu’au début ; on verra d’ici la fin de l'année ».

De nombreux risques guettent les nageurs qui s’aventurent hors des aires de baignade désignées. Pape Diop a appelé à plus de responsabilité. « Nous demandons aux parents de bien sermonner leurs enfants. Lorsqu’on vient sur une plage, on doit respecter les instructions des maîtres-nageurs. Notre mission principale est de sensibiliser les baigneurs sur les bonnes attitudes en mer et les limites. Nous avons également pour mission de sécuriser tout le monde pour que chacun rentre chez lui sain et sauf. Les baigneurs doivent comprendre cela. C’est pourquoi nous ne cessons de rappeler à nos éléments les valeurs cardinales de ce que nous faisons : vigilance et concentration », a-t-il laissé entendre.

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