Tunisie : condamnation de 12 policiers pour la mort d'un supporter de football

Jeudi, 12 policiers tunisiens ont été condamnés à deux ans de prison pour homicide involontaire à la suite du décès d'un supporter survenu le 31 mars 2018 après un match opposant le Club africain et l'Olympique de Médenine (1-1). La justice vient de clore une affaire qui a fait beaucoup de bruit dans un pays souvent pointé du doigt pour la brutalité de sa police.

AFP - FETHI BELAID

Au total, les policiers mis en cause étaient au nombre de 14, mais deux d’entre eux ont obtenu un non-lieu. Selon l’AFP, ils étaient accusés d'avoir poursuivi jusqu'à un petit cours d'eau proche du stade de Radès, en périphérie sud de Tunis, un groupe de supporters du Club africain, l'une des plus grandes équipes tunisiennes, impliqués dans des échauffourées.

ADVERTISEMENT

Cette « course poursuite » a viré au drame lors que Omar Laabidi, 19 ans, a crié aux policiers qu'il ne savait pas nager avant de sauter dans l'eau pour leur échapper, indiquent des témoins cités par Me Mrabet, avocat de la famille de la victime.

Selon les mêmes sources, la police lui a juste répondu : « tu n'as qu'à apprendre à nager ». Si son frère a accusé les limiers de l'avoir poussé à se jeter à l'eau, d’autres témoins ont accusé les forces de l’ordre d’avoir frappé le jeune homme.

Le lendemain, le corps sans vie du jeune supporter a été repêché à environ 3km du stade de Radès.

En outre, l’affaire avait pris une dimension internationale. En effet, 16 ONG tunisiennes et internationales, dont Amnesty International, se sont saisies du dossier et confirmé les violences policières rapportées par les témoins. Selon elles, « le rapport médico-légal préliminaire fait état de deux hématomes majeurs relevés sur le corps de la victime, l'un à la cuisse et l'autre au thorax. Ces deux hématomes étaient manifestement la conséquence de coups de matraque ».

ADVERTISEMENT

À l’instar de plusieurs pays, la Tunisie est en proie à une violence policière accrue. Selon des ONG et l'opposition, les services de sécurité tunisienne emploient des méthodes similaires à celles de l'État dictatorial sous Zine el Abidine ben Ali.

En sus, la Ligue tunisienne des droits de l'Homme, citée par l’AFP, a dénoncé une « impunité » de la police. Selon elle, 14 jeunes ont été tués ces dernières années lors d'affrontements avec les forces de l'ordre.

Une réforme « en profondeur » des services de sécurité continue d’être réclamée par la société civile.

ADVERTISEMENT

Témoin d'un événement? Contactez-nous directement sur nos réseaux sociaux ou via:

Email: temoin@pulse.sn

ARTICLES SUGGÉRÉS

Des biens d'un célèbre responsable politique saisis, mis en vente

Des biens d'un célèbre responsable politique saisis, mis en vente

Economie sénégalaise : les nouvelles et sombres prédictions du FMI

Economie sénégalaise : les nouvelles et sombres prédictions du FMI

Pulse Influencer Awards 2024 : Découvrez les différentes catégories des PIA

Pulse Influencer Awards 2024 : Découvrez les différentes catégories des PIA

Pourquoi les personnes vivant près de l'équateur ont-elles la peau plus foncée ?

Pourquoi les personnes vivant près de l'équateur ont-elles la peau plus foncée ?

Attention, ce signe sur votre visage pourrait être un symptôme du cancer du poumon

Attention, ce signe sur votre visage pourrait être un symptôme du cancer du poumon

Hann-Marinas : une opération de chasse aux chiens errants vire au drame

Hann-Marinas : une opération de chasse aux chiens errants vire au drame

Témoignages poignants d'Oulèye Diatta, la rescapée du naufrage de Mbour

Témoignages poignants d'Oulèye Diatta, la rescapée du naufrage de Mbour

Corruption : Guy Marius dénonce un policier, le ministre de l'Intérieur enquête

Corruption : Guy Marius dénonce un policier, le ministre de l'Intérieur enquête

Panne d'électricité : les vraies raisons d'un black-out

Panne d'électricité : les vraies raisons d'un black-out

ADVERTISEMENT