Le pilote monégasque, parti en pole position, a terminé avec plus de 19 secondes d'avance sur Sergio Pérez (Red Bull) alors que Max Verstappen a abandonné. Les Mercedes de George Russell et Lewis Hamilton ont complété le top 4.
Charles Leclerc (Ferrari) a décroché en Australie sa deuxième victoire de la saison, la quatrième de sa carrière en Formule 1.
Promenade de santé sur la côte victorienne. Charles Leclerc (Ferrari) a remporté le Grand Prix d'Australie, dimanche matin, signant son premier Grand Chelem (pole, victoire, meilleur temps et tête de bout en bout). Très solide durant le week-end, le Monégasque courait vers son deuxième succès de la saison lorsque Max Verstappen (Red Bull), déposé à sept secondes du leader, a été encore contraint à l'abandon à la suite d'une panne sur sa RB18. Son coéquipier Sergio Pérez et George Russell (Mercedes) montent sur la boîte.
Le film de la course
Cette mélodie entraînante risque de revenir très souvent sur les circuits inscrits au calendrier cette saison. A Melbourne, l'hymne monégasque a été jouée pour la deuxième fois en trois manches après le succès flamboyant de Charles Leclerc sur Ferrari. Parti depuis la position de pointe, le représentant de la Principauté a vécu une course tranquille, reléguant très rapidement Max Verstappen (Red Bull) à plusieurs secondes. Mais on le sait, cette année, la vitesse ne sera pas le critère déterminant pour l'obtention de la couronne mondiale.
Et il fallait voir le regard noir du Néerlandais s'extirpant de sa monoplace en proie à quelques flammes, pour comprendre la frustration et le désarroi de Red Bull. L'écurie au taureau ne vole plus, ou du moins très bas, ramenée à la réalité par une Scuderia Ferrari retrouvée et un souci de fiabilité très préoccupant. Comme à Bahreïn, le champion du monde en titre n'a pas franchi la ligne d'arrivée et ce deuxième 0 pointé au classement va lui coûter cher.
Verstappen se préparait psychologiquement à monter sur la deuxième marche du podium derrière son rival quand, au 39e tour, son moteur s'est subitement arrêté entre les virages n°1 et n°2, déclenchant une voiture de sécurité virtuelle. Il s'était déjà plaint, après les qualifications, d'un manque de confiance vis-à-vis de sa voiture, dans laquelle il ne se "sentait pas bien". Ce manque de fiabilité, rédhibitoire pour conserver sa couronne, ne le rassurera pas.
Leclerc le regardait dans ses rétroviseurs depuis l'envol. Jamais inquiété, le Monégasque s'est tout de même fait une petite frayeur à la 27e boucle. En cause, un sous-virage à la deuxième relance de la course après le crash de Sebastian Vettel (Aston Martin). Blotti dans ses échappements, Verstappen a manqué une occasion en or de lui subtiliser la première place. Le pilote Ferrari a tenu bon. Il a enchaîné les secteurs en violet pour assurer le meilleur temps qui lui a permis de signer son premier Grand Chelem en F1. Pérez (Red Bull) a pris la seconde place à plus de 20 secondes.
Mercedes arrache le podium
Mais le grand vainqueur de ce Grand Prix d'Australie n'est pas Ferrari puisque Carlos Sainz s'est mis dehors dès le deuxième tour, mais bel et bien Mercedes. La firme à l'étoile a placé son poulain George Russell sur le podium, le second de sa carrière mais le premier avec l'écurie allemande. Le Britannique a pris le meilleur sur son coéquipier Lewis Hamilton, P4, à la grâce d'un arrêt gratuit. Les Flèches d'argent quittent donc Melbourne avec 27 unités dans la besace. Une quête inespérée alors qu'elles ont subi un marsouinage hallucinant vendredi et samedi.
McLaren a également retrouvé des couleurs dans l'antre de Daniel Ricciardo. L'Australien s'est classé au sixième rang, derrière Lando Norris mais devant Esteban Ocon (Alpine). De l'écurie française, on attendait plus Fernando Alonso. Mais l'Espagnol, qui se sentait capable d'intégrer le Top 4 en qualifications, a terminé à une inexplicable 17e et dernière place. Valtteri Bottas (Alfa Romeo), Pierre Gasly (Alpha Tauri) et Alex Albon (Williams) complètent le Top 10.
Le Tricolore a perdu du temps à klaxonner derrière Lance Stroll (Aston Martin) et ses zigzags. Le Canadien ne s'est visiblement pas remis en question après son accrochage avec Nicholas Latifi (Williams) samedi. Son écurie vit un début de saison catastrophique. Et ce n'est pas Vettel qui dira le contraire après le week-end qu'il a vécu : une dizaine d'heures de vol pour deux crashes au volant d'une monoplace limitée.
Leclerc domine le classement des pilotes avec 71 unités, soit 34 de plus que Russell. Verstappen accuse déjà un retard de 46 points. Le pilote Red Bull n'a plus le droit à l'erreur et il devra rattraper le temps perdu à Imola, dans deux semaines.