Lors de son passage sur l'émission « Dimanche en politique » sur France 3, la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra, a clarifié la position de la France concernant le port du voile par les athlètes. Elle a affirmé que « les représentants de nos délégations dans nos équipes de France ne porteront pas le voile » pendant les Jeux olympiques de Paris, qui se dérouleront du 26 juillet au 11 août 2024.
La décision de la France découle en partie d'une récente décision du Conseil d'État. Selon Amélie Oudéa-Castéra, la France maintient un régime de laïcité stricte, notamment dans le domaine sportif, ce qui implique l'interdiction de toute forme de prosélytisme et la nécessité de maintenir une neutralité absolue du service public.
Cette décision a suscité des réactions, notamment de la part du collectif « Les Hijabeuses », qui avait saisi le Conseil d'État. Ce dernier a confirmé, le 29 juin dernier, l'interdiction du voile islamique dans les compétitions organisées par la Fédération française de football (FFF).
Cependant, la position de la France ne correspond pas nécessairement à celle du Comité international olympique (CIO). En effet, la FIFA a autorisé depuis 2014 les joueuses à porter un hijab lors des compétitions. Cet été, lors de la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande et en Australie, Nouhaila Benzina, une défenseuse marocaine, est devenue la première joueuse voilée à participer à une Coupe du Monde.
Amélie Oudéa-Castéra a souligné que le CIO considère le port du voile non pas comme un facteur cultuel, mais comme un facteur culturel. Le CIO s'appuie sur des règles spécifiques établies par différentes fédérations internationales, ce qui signifie qu'il peut y avoir une hétérogénéité entre les sports en ce qui concerne le port du voile. Cependant, au sein des équipes de France, la décision reste claire : le voile ne sera pas autorisé pour les athlètes françaises participant aux Jeux olympiques de Paris en 2024.
Cette controverse soulève des questions importantes sur la conciliation entre les valeurs de laïcité, les droits individuels et la diversité culturelle dans le contexte des Jeux olympiques, un débat qui continuera sans aucun doute à faire rage jusqu'à l'ouverture des Jeux en 2024.