Qu’est-ce que la surcharge émotionnelle ?
La surcharge émotionnelle survient lorsque notre esprit est saturé d’émotions que nous ne parvenons plus à réguler ou à exprimer. Ce phénomène peut être déclenché par l'accumulation de stress, de responsabilités, d’attentes sociales ou d’événements personnels marquants. Elle n’est pas synonyme de fragilité mais plutôt le signe d’une capacité émotionnelle mise à rude épreuve. Contrairement à un simple passage à vide, la surcharge émotionnelle persiste. Elle peut se traduire par une fatigue constante, une hypersensibilité, des sautes d’humeur, des troubles du sommeil, voire des douleurs physiques inexpliquées. Les émotions, non traitées ou réprimées, finissent par envahir l’esprit jusqu’à provoquer un sentiment d’étouffement ou de perte de contrôle.
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Les sources multiples de la surcharge émotionnelle
Elle peut découler de plusieurs sphères de la vie :
Professionnelle : surmenage, pression des résultats, conflits internes, manque de reconnaissance.
Personnelle : charge mentale liée à la famille, gestion des enfants, soins à un proche, conflits relationnels.
Sociétale : surinformation, crises globales (climat, économie, pandémie), poids des réseaux sociaux et de l'image de soi.
Souvent, ces sources se combinent, rendant la surcharge encore plus difficile à identifier et à gérer.
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Les parents : entre charge mentale et pression invisible
Chez les parents, en particulier les mères, la surcharge émotionnelle est souvent liée à la charge mentale — ce travail invisible qui consiste à penser à tout, tout le temps : rendez-vous, repas, devoirs, gestion du foyer, émotions des enfants… Ajoutez à cela la culpabilité de ne pas être un "parent parfait", les injonctions sociales et parfois un isolement affectif ou logistique, et vous obtenez un terrain propice à l’effondrement intérieur. Le quotidien devient une course contre la montre où il n’y a plus de place pour l’écoute de soi.
Le risque : s’oublier totalement au profit des autres, jusqu’à ne plus pouvoir fonctionner sans tensions, sans fatigue émotionnelle constante.
Les clés : déléguer sans culpabilité, se ménager des espaces rien qu’à soi, accepter de ne pas tout contrôler, et demander de l’aide sans attendre le point de rupture.
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Les jeunes adultes : entre quête de sens et pression de réussite
Pour les jeunes adultes, la surcharge émotionnelle prend une forme plus insidieuse. C’est souvent l'âge des choix importants : études, insertion professionnelle, affirmation de soi, indépendance… autant d’étapes exigeantes émotionnellement. Ils vivent dans un climat saturé d’attentes — réussir vite, être productif, construire une vie "idéale", se conformer à des standards sociaux et numériques souvent irréalistes. À cela s'ajoute une hyperconnexion constante qui empêche le repos psychique et alimente le syndrome de comparaison.
Le risque : anxiété, burnout précoce, désorientation, perte d’estime de soi.
Les clés : ralentir, se reconnecter à ses propres besoins plutôt qu’aux attentes extérieures, oser parler de sa vulnérabilité, et prendre conscience que le chemin personnel n’est pas linéaire.
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Pourquoi en parle-t-on si peu ?
Dans une culture où la performance est valorisée, exprimer ses émotions est parfois perçu comme un aveu de faiblesse. La surcharge émotionnelle reste donc souvent tue. Pourtant, elle touche de plus en plus de personnes, en particulier les femmes, qui portent encore une grande part de la charge mentale domestique et émotionnelle.
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Comment y faire face ?
Reconnaître qu’on est en surcharge émotionnelle est la première étape vers un mieux-être. Ensuite, plusieurs leviers peuvent être activés :
Identifier ses émotions : apprendre à nommer ce que l’on ressent est essentiel pour ne pas se laisser submerger.
Établir ses limites : dire non, déléguer, prendre du recul sont autant de gestes de protection.
Créer des espaces de décompression : activités physiques, artistiques, moments de solitude ou de silence sont autant de soupapes.
Parler : à un proche, à un professionnel, dans un groupe de parole… verbaliser permet souvent de désamorcer.
Repenser ses priorités : parfois, il faut accepter de ne pas tout contrôler et réévaluer ce qui compte vraiment.
Vers une meilleure écologie émotionnelle
La surcharge émotionnelle n’est pas une fatalité. Elle peut être le signal d’une transformation nécessaire : ralentir, se recentrer, prendre soin de soi. Une société plus à l’écoute de ses émotions est aussi une société plus humaine, plus résiliente. Ce chemin commence par l’écoute de soi, mais il se construit aussi collectivement : dans la reconnaissance sociale du mal-être émotionnel, dans l’éducation à l’intelligence émotionnelle dès le plus jeune âge, et dans la valorisation du droit au repos et à la vulnérabilité.