Une infox née d’un classement mal compris
Le point de départ de cette fausse alerte remonte à une déclaration virale de plusieurs influenceuses, relayant l’idée que la pilule contraceptive aurait été récemment classée parmi les cancérogènes les plus dangereux. Or, aucun changement n’a été opéré par l’OMS. Le classement en groupe 1, souvent évoqué, date de 2005 et ne mesure pas la dangerosité mais le niveau de preuve d’un lien avec certains cancers. Ce malentendu a été amplifié par des vidéos alarmistes, parfois relayées par des figures disposant de millions d’abonnés.
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Une peur virale aux effets concrets
Cette désinformation n’est pas sans conséquence. Plusieurs gynécologues ont signalé une hausse des demandes d’arrêt brutal de la pilule chez des patientes, y compris à haut risque de grossesse non désirée. Les craintes, bien que compréhensibles, reposent souvent sur des informations partielles. En réalité, les contraceptifs oraux sont associés à une légère hausse du risque de certains cancers (sein, col, foie), mais aussi à une réduction prouvée du risque de cancers de l’ovaire et de l’endomètre. Le risque global chez les femmes jeunes, principales utilisatrices, demeure très faible.
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Restaurer une information fiable et nuancée
Cet épisode illustre la nécessité d’une meilleure éducation à la santé sur les réseaux. Les autorités sanitaires, tout comme les professionnels de santé, appellent à renforcer les contenus fiables et accessibles pour contrer les discours anxiogènes. La pilule, comme tout traitement, présente des bénéfices et des risques. Mais c’est bien en consultation, et non sur les réseaux, que se prennent les décisions éclairées. Car la confiance dans les soins repose sur des faits, pas des peurs.
SOURCE : PasseportSanté