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Premier rapport sexuel : que se passe-t-il dans le corps de la femme ?

Agréable ou décevant, le tout premier rapport sexuel avec pénétration reste inoubliable. À l'approche de ce moment, souvent, les questions se bousculent dans la tête des jeunes femmes. Est-ce que je vais saigner ? Est-ce que je vais avoir mal ? Est-ce que je vais prendre du plaisir ? Retrouvez ici des informations et des conseils utiles pour vivre au mieux cette "première fois".

Premier rapport sexuel : de quoi parle-t-on ?

Lorsqu'on parle d'un rapport sexuel, on fait généralement référence à un ensemble de pratiques sexuelles telles que :

  • Des baisers,

  • Des caresses sensuelles et sexuelles, associées ou non à une pénétration.

Mais lorsqu'on évoque "la première fois", il s'agit de la toute première pénétration. Banalisée ou sacralisée, appréhendé ou espérée, agréable ou décevante, elle restera pour chacune un moment inoubliable.

Quel est l'âge moyen pour faire sa première fois ?

Selon l'INED, dans les années 1940, la moitié des femmes avaient connu une première expérience sexuelle à 22 ans, contre 18 ans pour les hommes, soit quatre années d’écart. Dans les années 1960 et 1970, l’âge médian au premier rapport sexuel a baissé, en particulier chez les jeunes femmes : l’écart avec les garçons s’est réduit. Une stabilisation a été observée dans les années 1980 et 1990. Dans les années 2000, une nouvelle baisse s’est amorcée. On constate donc un rapprochement entre les garçons et les filles au fil des ans. À environ 17 ans, la moitié des filles ont déjà eu un premier rapport sexuel en 2023. Depuis ces dernières années, l'âge moyen du premier rapport semble donc s'être stabilisé.

Rupture de l'hymen : entre mythologie, réalité biologique et symbolique culturelle

Le terme d’hymen renvoie à la mythologie grecque classique et au dieu du mariage : Hymenaios (ou Hyménée). Il fut un temps joliment surnommé la "fleur intime". Cette fine membrane rose se situe juste à l’entrée du vagin. Il n'obstrue qu'une partie de l’orifice vaginal, laissant s'écouler le flux menstruel. Sa forme, sa taille et son élasticité varient d’une femme à l’autre. Le psychiatre et sexologue Philippe Brenot, dans la revue de gynécologie et obstétrique pratique nous informe que "cette membrane qui est spécifique de la femelle humaine n’existe chez aucun de nos cousins primates". Il ajoute que: "Si l’on n’en connaît pas la signification biologique, on en sait l’importante valeur culturelle, car la symbolique humaine s’est emparée de cette fragile membrane pour en faire un signe de pureté, la porte de l’amour, le rempart de la vertu…

Comment savoir si une femme a déjà eu des rapports ?

Cette sacralisation est souvent lourde et oppressante pour les femmes. Il n'est pourtant pas un indicateur de virginité puisqu'il peut se rompre bien avant la toute première pénétration, dans le cadre de certaines activités sportives intenses comme par exemple l'équitation ou la gymnastique ou même l'utilisation des tampons lors des règles menstruelles. A contrario, son élasticité permet parfois la pénétration sans pour autant qu'il se déchire. Mais plus généralement, l'hymen se rompt lors de la première pénétration. Cette rupture laisse des bords irréguliers qui se lisseront avec le temps, laissant parfois visibles des petits fragments de tissus appelés "débris hyménaux".La rupture de l'hymen peut provoquer de légers saignements, bien que toutes les femmes ne saignent pas. Un écoulement de sang plus abondant peut s'expliquer par une pénétration douloureuse suite à la contraction des muscles péri-vaginaux sous l'effet du stress.

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La douleur : un passage obligé ?

Pour un grand nombre d'entre nous, la perte de la virginité est souvent synonyme de douleur. Cette croyance se transmet d'une génération à l'autre, d'une femme à une autre. Une sorte de passage obligatoire par la douleur pour marquer cette mutation de la jeune fille vers à la femme adulte, enfin apte par la pénétration à procréer.Mais la plupart du temps, la rupture de l'hymen n'occasionne aucune douleur. Les sensations de brûlure ressenties sont souvent dues à une angoisse d’anticipation, tout à fait logique et compréhensible, qui amène la femme à se crisper et à contracter ses muscles péri-vaginaux. Le pénis tente alors de s'introduire dans une zone sous résistance et peu lubrifiée, et c'est principalement ce qui crée le malaise. » Raison de plus pour prendre son temps et prolonger les préliminaires.Rappelons que plus la femme est excitée , mentalement et physiquement, plus son vagin se dilate, s'allonge, se lubrifie et change d'angle, facilitant ainsi la pénétration. L'utilisation d'un lubrifiant peut aussi aider à faire glisser plus facilement le pénis dans le vagin. L'association de caresses clitoridiennes à la pénétration sont susceptibles de favoriser le maintien de l'excitation en cours de pénétration. Chaque expérience est unique. Chacune à son rythme. Il est important de s'écouter et de garder à l’esprit que le partenaire ne doit rien forcer ni précipiter.

Quels sont les essentiels à prévoir pour une protection complète lors des premiers rapports sexuels ?

Ne pas oublier, dans tous les cas, de prévoir des préservatifs. Son utilisation est indispensable tant que l’on n’a pas établi de relation stable avec un partenaire unique et réalisé au préalable un test de dépistage d'IST. » L'assurance-maladie rappelle que pour les femmes et les hommes de moins de 26 ans, certains préservatifs sont pris en charge à 100 % sans ordonnance et sans minimum d'âge. Pour les grands timides, les distributeurs à l’extérieur permettent de ne pas passer à la caisse et sont disponibles à toute heure. À noter que seul le préservatif (masculin ou féminin) préserve des infections sexuellement transmissibles (IST). Et pour éviter une grossesse, il est recommandé d’utiliser une autre méthode de contraception (pilule, implant, patch),en même temps que le préservatif. Il arrive exceptionnellement que le préservatif se rompe et le risque de tomber enceinte dès sa première fois est réel. Une consultation/an et une de suivi la première année d'accès à la contraception est disponible auprès du médecin généraliste, de la gynécologue ou encore de la sage-femme, en libéral, centre de santé sexuelle. Les consultations sont protégées par le secret pour les mineurs.

Peut-on atteindre l’orgasme dès la première pénétration ?

Il est rarement atteint à la première pénétration, qu'on se le dise ! L'inconnu, la crainte, la crispation limitent la montée de l'excitation et freinent l'accès à l'orgasme. Mais rien n'empêche les deux partenaires d'utiliser les caresses pour accéder à l'orgasme. La première fois ne détermine pas la sexualité des années qui vont suivre. Il semblerait que le plaisir féminin passe par un long chemin vers soi. Le plus important donc pour cette "première fois" reste le plaisir partagé dans la découverte de soi et de l'autre.

L'opinion de la sexologue : Muriel Baccigalupo

La toute première pénétration constitue une étape plus ou moins importante dans la vie sexuelle et affective de chaque femme. Elle doit être vécue en fonction de son propre rythme et selon ses propres envies. Il peut être important de s'y préparer en s'informant en amont. Il est tout à fait normal de ressentir de l'appréhension à son approche. Voici donc quelques conseils utiles afin de vivre agréablement cette "première":

  • En avoir vraiment envie dans sa tête et son corps. Il faut éviter de le faire juste pour faire plaisir au partenaire ou pour faire comme tout le monde. Le rythme de maturation sexuelle est propre à chacun ;

  • Avoir confiance en soi et en l'autre pour une expérience sexuelle détendue et positive ;

  • Acquérir un minimum de connaissance sur son anatomie, sur la sexualité féminine et masculine ;

  • Communiquer avec son partenaire sur ses envies, ses peurs, ses limites, avant pendant et après l'échange sexuel.

  • Vérifier le consentement en s'assurant que les deux partenaires soient prêts à vivre ce moment ;

  • Se protéger des risques d'infection sexuellement transmissibles (IST) par un bilan et/ou un préservatif et des risques de grossesse en utilisant une méthode contraceptive adaptée.

Source : PasseportSanté

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