Le juge n’a pas suivi le réquisitoire du parquet, qui avait requis six mois de prison ferme. Finalement, Adama Fall a été relaxé et libéré. Lors de l’audience, la défense a jugé la réquisition trop sévère. « Il n’y a pas de fausses nouvelles, le procureur a fait fausse route. La nouvelle sur le trafic de visa à l'émigration n'est pas fausse. Elle a confirmé le ministre des Affaires étrangères du Sénégal », a soutenu Me El Hadj Amadou Sall.
Me Aboubacry Barro, quant à lui, a souligné que l’on ne pouvait même pas parler de diffamation. « Il a commis la simple faute de vouloir s'ériger en citoyen modèle. L'information n'a pas été révélée en premier par Adama Fall mais par le ministère des Affaires étrangères du Sénégal (MAES) qui a déposé une plainte contre des individus, mal intentionnés qui font du trafic de visa », a-t-il plaidé.
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Selon lui, l'information diffusée par Adama Fall n'a aucune conséquence néfaste et ne jette pas le discrédit à l'encontre du MAES. « Il l'a fait de bonne foi, il ne porte aucune accusation. Si une telle culpabilité est reconnue contre Adama Fall, il faudra éteindre les radios et les télévisions et se taire parce que plus personne n'osera se prononcer », a martelé Me Barro. La défense dénonce ainsi une « judiciarisation de la liberté d'expression » et estime que le « réquisitoire du parquet va à contrecourant du projet du président de la République sur les lanceurs d'alertes ».
Le chroniqueur Adama Fall, membre de l’Alliance pour la République (Apr) à la Médina, a été finalement placé sous mandat de dépôt ce lundi 24 février 2025. Déféré au parquet pour diffusion de fausses nouvelles, il passera la nuit à la prison de Rebeuss en attendant son procès prévu le mercredi 26 février devant le tribunal des flagrants délits de Dakar.
Lors d’une émission télévisée, Adama Fall avait affirmé que le gouvernement aurait vendu des voyages vers le Qatar au prix de 1 500 000 FCFA, et que des jeunes ayant déjà versé cette somme faisaient partie des 1 000 personnes sélectionnées. Ces déclarations ont été fermement démenties par le ministère du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les Institutions, qui les a qualifiées de « fausses informations » et a annoncé son intention de saisir les autorités compétentes.