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Collision de bateaux en Italie : Un marin sénégalais tué, une enquête ouverte

Trois membres d'équipage du navire Sharden font l'objet d'une enquête pour homicide involontaire, naufrage et omission de secours. Ils sont accusés d’avoir tué le marin sénégalais Mandé Diome. 

Un bateau de pêche Sharden a coulé au large de Capo Figari, en Sardaigne, dans la nuit du 10 aout dernier, suite à une collision avec une autre embarcation. L'accident a entrainé la mort d'un marin sénégalais âgé de 41 ans, qui était à bord du bateau de pêche, selon la presse italienne. Il serait pris au piège dans la coque du bateau, au moment de l’impact. Diome Mandé, Mandi comme l’appellent ses proches est mort à la suite de l'impact violent avec le navire, tandis que le jeune commandant du bateau de pêche, Mario Langiu, alors âgé de 28 ans, a réussi à se sauver en s'accrochant au radeau de sauvetage et en tirant une fusée de signalisation. Un an et demi après cette tragédie, le procureur a clôturé la longue et complexe enquête en établissant que la responsabilité de ce qui s'est passé était le navire de passagers.

Le navire n'était revenu sur le lieu de la collision que 40 mn après

Les trois suspects sont accusés de naufrage, d'homicide involontaire et de ne pas avoir secouru et tenté de sauver l'équipage de l'Alemax II. Pour le parquet de Tempio, ils auraient violé certaines règles de sécurité de la navigation prévues par le règlement international pour empêcher les embarquements en mer, ne maintenant pas un service de  garde approprié pendant la navigation et n'utilisant pas de manière adéquate les instruments à bord, en plus de voyager à une vitesse supérieure à celle prévue pour la sortie du port d'Olbia. En raison de ces conduites, selon les accusations, le Sharden est entré en collision avec le bateau de pêche, provoquant le naufrage du bateau, la mort de Diome Mandé et la blessure de Mario Langiu. En outre, le commandant avait également l'obligation, en raison de l'impact provoqué, de tenter de sauver l'équipage du navire de pêche.

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La reconstitution des faits

Selon la reconstitution des enquêteurs, la collision a eu lieu à 23h07 et bien que les conditions météorologiques soient bonnes, le deuxième officier de pont Ceserale, aux commandes au moment de l'impact, a estimé que la forte vibration perçue au sein de la coque du navire avait été provoquée par une vague anormale. À 23h14, le commandant Coppola avait été contacté par la capitainerie du port et informé de l'écrasement du bateau de pêche. Mais, selon les accusations, le commandant avait poursuivi son voyage, sans donner l'ordre immédiat de revenir et de commencer la recherche des disparus. Le navire n'était revenu sur le lieu de la collision qu'à 23h53. «Nous devons encore lire les actes d'enquête, après nous évaluerons comment procéder», commente l'avocat Simone Vernazza.

Ce qui s'est passé cette nuit tragique, qui a coûté la vie au marin sénégalais,  avait fortement secoué la communauté du Golfe d'Aran. Avec un robot sous-marin fourni à la Marine, il a été possible de détecter l'épave du bateau de pêche, enchevêtrée entre les sommets et les filets de pêche au fond de la mer. Le 19 novembre 2023, la section spécialisée des plongeurs avait commencé à opérer dans les eaux de Golfaran sur ordre du parquet. Le procureur lui-même était monté sur le navire militaire. Le premier jour, avec un rov sous-marin, non seulement l'épave a été identifié, à 89 mètres de profondeur, mais aussi le corps de notre compatriote. La récupération avait pris quelques jours en raison des conditions météorologiques prohibitives, mais le soir du 27 novembre, l'activité s'est terminée avec le retour à la surface.

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