Sa parole était attendue. Très attendue. La question qui taraudait le plus l’opinion nationale et internationale était sans doute la question de sa candidature à l’élection présidentielle de 2024. Mais comme d’habitude le président Sall a été un peu évasif.
En effet, il estime que la question n’était plus juridique, car le problème a déjà été réglé. Concrètement, le chef de l’Alliance Pour la République (APR) pense que le mandat qu’il a reçu en 2012 ne pouvait pas être régi par la réforme constitutionnelle, ce qui lui donne le droit de briguer un troisième mandat.
- Candidat en 2024 ?
Interrogé sur sa candidature en 2024 par le média français, le président Sall semble botter en touche.
« Cette question m’a été posée des dizaines de fois. Dans mon camp, les gens se sont déjà positionnés pour m’investir comme candidat. Je n’ai pas encore apporté ma réponse. J’ai un agenda, un travail à faire. Le moment venu, je ferai savoir ma position, d’abord à mes partisans, ensuite à la population sénégalaise », estime le président Sall.
- Quid du troisième mandat ?
L’incertitude autour d’un potentiel troisième mandat de l’actuel président Macky Sall, au pouvoir depuis 2012, continue de cristalliser les tensions socio-politiques au Sénégal. La situation est surveillée de près par une partie de la société civile et certains partenaires du Sénégal.
Concernant le 3e mandat, le chef de l’État a servi une réponse plus incisive et plus claire. Il estime qu’il a le droit de se présenter à ces joutes électorales.
« Sur le plan juridique, le débat est tranché depuis longtemps. J’ai été élu en 2012 pour un mandat de sept ans. En 2016, j’ai proposé le passage au quinquennat et suggéré d’appliquer cette réduction à mon mandat en cours. Avant de soumettre ce choix au référendum, nous avons consulté le Conseil constitutionnel. Ce dernier a estimé que mon premier mandat était intangible et donc qu’il était hors de portée de la réforme. La question juridique est donc réglée. Maintenant, dois-je me porter candidat pour un troisième mandat ou non ? C’est un débat politique, je l’admets. », a-t-il déclaré.
- Affaire Ousmane Sonko
Concernant la violence visant Ousmane Sonko, Macky Sall a déclaré que c’était une question d’ordre public.
« Dans un État de droit, un leader politique ne peut chercher à se soustraire à la loi en instrumentalisant la rue. Ce qui se passe n’est acceptable dans aucune démocratie. (…) Un individu ne peut pas bloquer la capitale, Dakar, au seul prétexte qu’il est convoqué au tribunal », s’insurge-t-il.
- Guerre en Ukraine
Sur le conflit russo-ukrainien, le président Sall justifie la position neutre de l’Union africaine.
« Depuis le début, nous privilégions le dialogue avec l’Union européenne, les États-Unis, mais aussi avec la Russie et l’Ukraine. Il s’agit de maintenir les chaînes d’approvisionnement et de lever les contraintes sur les denrées alimentaires stratégiques », estime-t-il.